Des sénateurs exigent de l’Azerbaïdjan de rendre des comptes pour les crimes de guerre, lors de l’audience d’approbation de l’ambassadeur des États-Unis en Arménie
Au cours de l’audience d’approbation au Sénat des candidats de l’administration Biden aux postes d’ambassadeurs des États-Unis en Arménie et en Russie, le président de la Commission sénatoriale des relations étrangères, Robert Menendez et le sénateur du Maryland Chris Van Hollen ont souligné l’importance pour les États-Unis de tenir l’Azerbaïdjan responsable de ses crimes de guerre et de condamner clairement l’agression azerbaïdjanaise contre les Arméniens, rapporte le Comité de la Cause arménienne des États-Unis, ANCA.
Lors de la séance des questions à l’ambassadrice des États-Unis en Arménie, Lynne Tracy, qui a été désignée pour le même poste en Russie, le président Menendez a exprimé sa consternation quant aux responsables du Département d’État qui lors d’une audience précédente avaient éludé des questions concernant des vidéos qui illustrent le meurtre et la mutilation de captifs arméniens par l’Azerbaïdjan, et a décrit l’audience en question comme « l’une des plus décevantes que je n’ai jamais présidées. »
« Nous avons besoin que nos ambassadeurs, en particulier dans les zones de conflit, soient en mesure de rechercher la vérité, afin que nous, en tant que décideurs politiques, puissions décider quoi faire à propos de cette vérité », a déclaré le sénateur Menendez.
Un peu plus tard, lorsque la nouvelle ambassadrice désignée pour l’Arménie, Kristina Kvien, s’est engagée à faire de son mieux pour « aider les Arméniens en cas de toute demande documentée » concernant les atrocités décrites dans ces vidéos, le président Menendez s’est montré catégorique : « Je ne veux pas de demandes d’Arméniens, je veux que nous soyons proactifs afin que nous puissions prendre une décision », en poursuivant :
« Je veux un ambassadeur qui va nous aider de manière proactive à déterminer si les exécutions, si ces mutilations, si ces autres faits sont vrais ou non […] afin que nous, en tant que décideurs politiques, puissions prendre une décision. Puis-je compter sur vous pour le faire ? »
« Oui, sénateur, et j’irai plus loin en disant que de demander des comptes pour les crimes de cette nature est très important pour moi, et je travaillerai pour m’assurer à ce qu’on demande des comptes », a déclaré Kvien. Prononçant le dernier mot, le président Menendez a fait remarquer : « Sans demander des comptes, il n’y a pas de justice. »
S’appuyant sur l’échange du président Menendez, le sénateur Van Hollen a souligné l’importance de la responsabilité, partageant sa consternation devant la secrétaire d’État adjointe aux affaires européennes et eurasiennes Karen Donfried et le conseiller principal du Département d’État pour les négociations avec le Caucase Philip Reeker qui avait évité de nommer clairement l’Azerbaïdjan comme l’agresseur pendant les récentes attaques, lorsqu’il a témoigné à l’audience du 16 novembre. « Il a été très bien documenté en septembre, par des sources de presse indépendantes, que l’Azerbaïdjan a lancé des attaques et s’est livré à différents types d’atrocités », a déclaré le sénateur Van Hollen. « Je comprends l’importance d’être un médiateur, mais pour être un médiateur crédible, à mon avis, vous devez au moins commencer par les faits – et être prêt à les énoncer publiquement. »
Concernant l’aide américaine à l’Artsakh, le président Menendez a noté qu’il est « profondément préoccupé par le fait que ni le Département d’État ni l’USAID n’ont fourni l’aide humanitaire nécessaire pour aider les 100 000 déplacés par la guerre du Haut-Karabakh de 2020 ou pour palier aux besoins actuels de ceux qui résident encore dans la région. » Le président a obtenu, en vu d’une éventuelle aide américaine, l’engagement de Kristina Kvien de soutenir une évaluation des besoins humanitaires des victimes de l’agression de l’Azerbaïdjan en Artsakh et en Arménie.
Concernant la reconnaissance du génocide des Arméniens, le président Menendez a déclaré: « Je suis heureux de voir un candidat qui qualifie réellement le génocide des Arméniens par son nom », notant qu’il avait, par le passé, éliminé des candidats qui niaient le génocide.