Le message d’espérance du Primat d’Artsakh

Les 17 et 18 décembre, l’Église arménienne fêtait l’un de ses plus grands saints, Jacques de Nisibe. Le diocèse d’Artsakh avait pour cette occasion organisé un pèlerinage au monastère de « Hagopavank » (région de Mardouni) dédié à ce saint. Une relique de Jacques de Nisibe conservée dans le Trésor du monastère patriarcal de Saint-Etchmiadzine devait être apportée d’Arménie pour être offerte à la dévotion des pèlerins. Le blocus de la route reliant l’Artsakh à l’Arménie a empêché le transfert de la relique. Malgré ce contretemps, l’évêque Vrtanès Aprahamian, Primat du diocèse, c’est rendu au monastère de « Hagopavank » où il a célébré la Divine Liturgie et délivré un message d’espoir, un appel à l’unité et au combat spirituel. Ci-dessous, l’essentiel de l’appel du prélat.

 

« L’Azerbaïdjan agit conformément à des objectifs élaborés au plus haut niveau de l’État.

Nous savons que l’Azerbaïdjan et  la Turquie qui se tient à ses côtés n’ont jamais renoncé à leur dessein, s’emparer de ces territoires, mais sans sa population arménienne.

Les années passent et nous semblons oublier cette évidence.

Nous semblons étudier l’histoire, mais nous oublions ce qu’elle nous enseigne. 

Nous semblons  écouter les survivants du Génocide. Mais en réalité, nous ne le faisons pas. 

Nous semblons comprendre pourquoi nous sommes ainsi, pourquoi nous oublions si vite ce qui a eu lieu au prix de notre sang.

Les Azerbaïdjanais ne renonceront pas à leurs plans, quelles que soient les circonstances. Ils ne changeront pas d’idéologie car c’est leur idéologie nationale. 

Le problème est en nous. 

Comment pouvons-nous abandonner notre prochain, mais pas notre « Ego » qui nous conduit à l’autodestruction, mais pas l’indifférence qui détruit notre raison ?

Il y a 2000 ans, le Christ s’adressait aux gens et aux nations par ces mots : «  Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14 ;16). Ceux qui veulent emprunter cette voie doivent renoncer à leur « moi »  porter  la croix  pour le suivre.

Mais nous ne le faisons pas. 

Nous ne suivons ni le Christ, ni les enseignements de notre histoire. 

Alors, nous devenons vulnérables. Et celui qui est vulnérable est faible. 

Pour retrouver tout cela, nous devons poser notre main droite sur la croix du Christ, l’autre main sur notre histoire. 

Alors, notre âme et notre raison seront en harmonie. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons suivre la Lumière, nos regards tournés vers le ciel, car bien que nos routes soient aujourd’hui fermées, celle qui monte vers le Très-Haut reste ouverte . 

Ceci devrait nous unir, nous rendre aimants, indulgents, complémentaires dans nos actions. 

Nous sommes certes dans une situation très difficile, mais si nous sommes guidés par les principes  que je viens d’évoquer, alors nous vaincrons.

 

Traduction : Sahak Sukiasyan