Le 25 décembre, un rassemblement populaire a eu lieu sur la place de la Renaissance de Stepanakert, avec la participation de milliers de citoyens de diverses régions de la République d’Artsakh.
Le rassemblement a commencé par la prière du Seigneur et par la bénédiction du primat du diocèse d’Artsakh, Mgr Vrtanes Abrahamian. Profitant de l’occasion, Mgr Abrahamian a fait appel au peuple d’Artsakh qui est dispersé dans différentes parties du monde et dans la mère patrie. « L’Artsakh est la propriété de chaque Arménien, mais il a besoin avant tout des enfants nés de son sein. Aujourd’hui, l’Artsakh a plus besoin de la présence physique de ses enfants indigènes que de leur prières et de leur santiment de fierté d’appartenir à cette terre. Par conséquent, chers citoyens d’Artsakh, regardez à l’intérieur de votre âme, essayez de comprendre ce que vous gagnerez de cette vie auprès du Dieu, si vous perdez le trésor qui vous est confié, la source de votre identité. S’il vous plaît, je vous exhorte : retournez en Artsakh et prenez possession de cette relique sacrée qui vous est confiée », a déclaré le chef spirituel de l’Artsakh, transmettant aux participants à la réunion la bénédiction du Catholicos de tous les Arméniens Karekine II et le soutien de l’Église à la juste lutte des Artsakhiotes.
Ruben Vardanian : « Je ne me soumettrai pas aux conditions de l’Azerbaïdjan, je resterai et je donnerai tout à l’Artsakh »
Ruben Vardanian, ministre d’État de la République d’Artsakh, a également prononcé un discours lors du rassemblement. Exprimant son admiration pour les participants et sa fierté, il a déclaré : « Je ne me soumettrai pas aux conditions de l’Azerbaïdjan, je resterai et je donnerai tout à l’Artsakh. Je promets de mettre à disposition mes connaissances, mes relations, ma renommée, mes biens, tout pour l’indépendance de l’Artsakh et le succès de l’Artsakh, il n’y a pas d’autre alternative. »
Ensuite, le ministre a parlé des trois voies qui s’ouvrent devant le peuple d’Artsakh : « Soit nous nous soumettons à l’Azerbaïdjan, soit nous quittons l’Artsakh, soit nous nous battons. J’ai pris ma décision le 2 septembre, je me battrai. Je ne veux pas donner d’espoirs inutiles. Ce ne sera pas facile, la sueur et le sang seront versés, mais si nous trouvons cette force en nous-mêmes et si réalisons très bien ce qu’est l’Artsakh pour nous, je suis sûr que le monde nous aidera également. »
Vardanian a conclu en disant qu’il ne faut pas s’attendre à un miracle, car le chemin de la lutte, ne pas céder et ne pas se rendre sera très difficile, mais que c’est le seul chemin qui est juste.
L’appel du peuple de la République d’Artsakh à tous les Arméniens et au monde
Les personnes rassemblées sur la place de la Renaissance de la capitale Stepanakert ont adressé un appel à la diaspora arménienne, à la communauté internationale et à chaque individu luttant pour la liberté et les valeurs universelles.
Le message en fait expressément mention :
« Depuis le 12 décembre, l’Artsakh est sous blocus complet. Plus de 120 000 personnes, dont environ 30 000 enfants, se trouvent dans une situation désespérée, privées de la liberté de circulation et des nombreux moyens vitaux qui sont liés. Une fois de plus, les autorités militaro-politiques de l’Azerbaïdjan violent de manière flagrante les normes du droit international et leurs obligations assumées par la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020.
L’exploitation ininterrompue de la route terrestre entre l’Artsakh et l’Arménie ne peut faire l’objet d’aucune négociation ou marchandage. La communication reliant l’Artsakh au monde extérieur doit être rétablie sans conditions préalables et immédiatement, et son fonctionnement ininterrompu doit être garanti.
La politique de nettoyage etnique et discriminatoire mise en œuvre par l’Azerbaïdjan envers le peuple arménien, qui a pris un nouvel élan après la guerre qui nous a été imposée à l’automne 2020 – avec ses conséquences désastreuses – vise à dépeupler l’Artsakh arménien en poursuivant le génocide commis par la Turquie en Arménie occidentale en 1915.
En 1988, la volonté du populaire de vivre libre et indépendant dans sa patrie historique a dirigé notre peuple vers la lutte de libération, à la suite de laquelle nous avons un État souverain conforme aux normes du droit international et des réalisations politiques, économiques et sociales visibles, preuves de sa vivacité.
Aujourd’hui, alors que le rêve de tous les Arméniens, l’existence de la République d’Artsakh est menacée, nous, nous inclinant devant la mémoire des Arméniens qui ont sacrifié leur vie sur le chemin de notre lutte de libération, renouvelons notre vœu de poursuivre l’œuvre de notre saints martyrs et de restaurer notre dignité.
Au cours de la lutte en cours, comme les années précédentes, nous avons encore besoin du soutien global de la mère Patrie et du monde arménien. Au cours des dernières années, l’Artsakh a été un symbole de l’identité et de la dignité arméniennes. Aujourd’hui, alors que la deuxième république arménienne fait face à de nouveaux défis, l’Artsakh doit devenir l’axe autour duquel le potentiel national doit s’unir. L’avenir de la République d’Artsakh est une question d’importance nationale et nécessite une unification et une solidarité panarméniennes.
La République d’Artsakh poursuivra ses efforts pour renforcer la sécurité et la défense de son peuple en combinant ses propres capacités et celles de la Mission de maintien de la paix de la Fédération de Russie.
La République d’Artsakh, en tant qu’État guidé par la suprématie des droits fondamentaux internationaux, continuera à rester fidèle aux valeurs universelles et à être constructive. Les ambitions expansionnistes et les intérêts économiques ne devraient pas dicter les relations internationales modernes. L’Artsakh est le point sur la carte du monde à partir duquel, comme en 1988, la formation de l’ordre mondial moral du XXIe siècle peut commencer. »
