« L’Azerbaïdjan menace l’Artsakh de prendre des mesures sévères s’il n’accepte pas la politique d’intégration »

 

Des détails présentés par le Président Haroutunian

Une session élargie du Conseil de sécurité d’Artsakh s’est tenue le 6 mars sous la présidence d’Araïk Haroutunian, avec la participation des dirigeants des forces politiques de l’Assemblée nationale et des administrations régionales.

Au début de la séance, les participants ont d’abord honoré la mémoire des policiers décédés la veille par une minute de silence, puis le Président Haroutunian a pris la parole.

« Le 24 février, la partie artsakhiote a rencontré la partie azerbaïdjanaise par la médiation et en présence du commandement de la force de maintien de la paix russe stationnée en Artsakh afin de discuter des questions humanitaires et infrastructurelles de la situation créée. Ensuite, un accord a été trouvé dans le cadre de la deuxième réunion, qui a eu lieu le 1er mars, et à laquelle la délégation artsakhiote était conduite par le Secrétaire du Conseil de sécurité, Samuel Chahramanian. Quatre questions étaient à l’ordre du jour de ces réunions : le déblocage du corridor de Berdzor, la restauration de l’approvisionnement en électricité de l’Arménie vers l’Artsakh, l’approvisionnement ininterrompu en gaz naturel et la réexploitation de la mine de Kashen.

Au cours de la deuxième réunion, le représentant de l’Azerbaïdjan a tenté d’aborder des sujets politiques en utilisant le mot  “intégration”, mais M. Chahramanian l’a empêché, affirmant que si des questions politiques devaient être discutées, elles devraient faire avant tout l’objet de la reconnaissance par l’Azerbaïdjan de l’indépendance de l’Artsakh. Il a ajouté qu’ils ne sont pas autorisés à discuter de questions politiques et ne peuvent pas discuter de telles questions lors de cette réunion », a déclaré Araïk Haroutunian, informant qu’ensuite, la partie azerbaïdjanaise a déclaré par ses voies de communication que soit Artsakh acceptera la politique d’intégration, soit aucune solution ne sera trouvée aux problèmes existants, au contraire, il y aura des mesures plus dures et plus claires.

« Nous n’avons pas accepté, nous n’acceptons pas, et aujourd’hui je veux réitérer que celle-ci n’est pas seulement la décision du Conseil de sécurité, mais que l’écrasante majorité de notre peuple accepte que nous ne dérogions pas à notre droit à l’indépendance, au droit à l’autodétermination. Et cela signifie que dans un avenir proche, nous aurons divers développements et situations auxquels nous devrons faire face. Nous choisissons soit de continuer la lutte – ce que nous avons choisi – soit s’il y a de telles humeurs dans le public que nous devrions accepter la proposition présentée par l’Azerbaïdjan, alors ils ont la possibilité de soulever la question dans le cadre de leurs droits civils et de dire que la voie que nous avons choisie est mauvaise, et ils forment un nouveau gouvernement. Mais puisque nous avons choisi la voie de la lutte, je demande d’abord de respecter notre décision, ensuite de ne pas critiquer à chaque fois et de ne donner aucune tonalité politique interne », a déclaré le Président.

Se référant à l’incident tragique de l’opération armée azerbaïdjanaise du 5 mars au cours de laquelle trois policiers artsakhiotes ont été tués, le Président de la République a déclaré que, malheureusement, des actions similaires à l’avenir ne sont pas exclues.

« Dans la voie que nous avons choisie, qui est celle de la lutte et qui durera longtemps, malheureusement il y aura de telles situations, nous devons en prendre conscience et prendre des mesures préventives. J’ai discuté de nos problèmes avec le ministre d’État et je veux aujourd’hui instruire au gouvernement la décision du Conseil de sécurité d’élaborer un programme en matière de sécurité alimentaire et énergétique, car nous devons prendre en compte tous les scénarios », a souligné Haroutunian.

Le ministre de la Défense Kamo Vardanian a à son tour présenté son rapport aux participants de la session. Après un échange d’idées, un certain nombre de décisions prévues par l’ordre du jour ont été adoptées.

 

La conseillère du Président avait fustigé la désinformation de l’Azerbaïdjan

Après la seconde rencontre des parties artsakhiote et azerbaïdjanaise, Nelly Baghdassarian, conseillère du Président de la République d’Artsakh, avait qualifié l’information diffusée par les médias azerbaïdjanais, qui ont tenté de présenter la rencontre  comme soi-disant des « discussions préliminaires sur la réintégration des Arméniens de la région du Karabakh », comme de la désinformation.

« Le président de la République d’Artsakh, dans son allocution du 23 février et lors de la session gouvernementale du 1er mars, a une fois de plus exclu tout processus de réintégration à l’Azerbaïdjan, notant qu’un dialogue politique avec ce pays en vue de régler le conflit n’est possible que dans le cadre du format de médiation internationale », avait-elle souligné.