La question du Haut-Karabakh interpelle la conscience universelle
Paris – Jeudi 16 mars – Bernard Kouchner, Erik Orsenna, Pascal Bruckner, Costa Gavras, Sylvain Tesson, Blanche de Richemont, Olivier Weber, Valérie Toranian, Emmanuel Ruben et Marina Dedeyan, écrivains et témoins de la vie intellectuelle sont intervenus lors d’une conférence de presse, à l’initiative des Amis de l’Artsakh et de l’Arménie, sous le haut patronage de Gérard Larcher, Président du Sénat et de Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale. Réunis au Pavillon de l’Orangerie (Présidence du Sénat), à l’invitation transpartisane du Président du groupe d’information internationale sur le Haut-Karabakh, Bruno Retailleau, des Présidents des groupes d’amitié France-Arménie de l’Assemblée nationale et du Sénat, Anne-Laurence Petel et Gilbert-Luc Devinaz et du Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh, François Pupponi, ils ont apporté leur soutien à l’Arménie et au Haut-Karabakh et ont demandé à la communauté internationale la levée du blocus de la seule route qui relie le Haut-Karabakh au reste du monde, fermée par les militaires azerbaïdjanais depuis 95 jours.
Nous, représentants des arts et des lettres et citoyens du monde, sommes très gravement préoccupés par la situation qu’endurent, depuis maintenant près de quatre mois, les 120 000 habitants du Haut-Karabakh.
Depuis le 12 décembre dernier, l’Azerbaïdjan maintient un blocus meurtrier autour de cette région enclavée dans l’objectif avoué d’une épuration ethnique totale de sa population arménienne. Cette situation insupportable est similaire à celle qui prévalait déjà entre 1991 et 1994, lorsque les Arméniens du Haut-Karabakh ont entrepris de proclamer leur indépendance pour garantir leur droit fondamental à la vie et à la dignité.
Depuis lors, l’Azerbaïdjan – sous la férule d’un régime dictatorial inchangé – continue de promouvoir le racisme anti-arménien comme politique d’Etat et n’a pas dévié de ses objectifs en la matière. Le blocus en cours ainsi que l’indifférence des autorités azéries à l’ordonnance pourtant juridiquement contraignante rendue ce 28 février par la Cour Internationale de Justice lui intimant d’y mettre un terme en témoignent.
Nous, représentants des arts et des lettres et citoyens du monde, tenons à partager notre grave préoccupation et notre indignation afin que la France agisse en conformité avec les principes de justice et d’humanité qui ont toujours guidé son action. Mais aussi en lien avec la communauté internationale, à laquelle nous demandons instamment d’intervenir afin que cessent ces graves violations des droits humains et des conventions du droit international.
Nous réaffirmons que :
● Les habitants du Haut-Karabakh doivent pouvoir inconditionnellement jouir de leur droit fondamental à la vie et à la dignité sur les terres qui ont toujours été les leurs.
● Le blocus territorial exercé par l’Azerbaïdjan et le blocus énergétique qui l’accompagne, mettent gravement en péril ce droit en ce qu’ils provoquent une sévère crise alimentaire, l’impossible accès aux soins, le déni du droit à l’éducation des enfants et, d’une manière générale, la privation du droit au développement et à la sécurité des habitants.
● L’Azerbaïdjan, qui menace ses voisins comme il opprime son propre peuple constitue une menace pour la sécurité et la stabilité régionale. À cet égard, la France et l’Union européenne doivent faire preuve d’intransigeance, si elles veulent que leurs valeurs restent crédibles aux yeux des populations du Sud-Caucase.
En conséquence, nous en appelons aux plus hautes autorités de l’Etat et en particulier au Président de la République pour que soient déclenchées sans délai des actions concrètes pour protéger les habitants du Haut-Karabakh et leur droit à l’autodétermination.
Cette conférence sera suivie d’une déclaration avec des propositions d’actions concrètes à destination des autorités françaises et de la communauté internationale, pour un traitement digne de cette question du Haut-Karabakh qui interpelle la conscience universelle.