Les représentants de la population arménienne déplacée de force d’Artsakh ont demandé aux parties d’assurer leur retour en toute sécurité

Le 19 mars, les représentants de la population arménienne déplacée de force d’Artsakh ont publié une lettre ouverte déclarant qu’à la suite de la guerre de 44 jours de 2020 et des déplacements forcés effectués par l’Azerbaïdjan, des dizaines de milliers d’Arméniens de Hadrout, de Chouchi, des régions d’Askeran, de Martouni et de Martakert en Artsakh sont actuellement privés du droit de vivre dans leur patrie.

« Dans les années 1990, les dix mille Arméniens de la région de Chahoumian, sous-région de Getashen, ont également été déplacés de force par l’Azerbaïdjan.

Entre-temps, au point 7 de la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, les dirigeants de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Russie se sont engagés à assurer le retour des personnes déplacées et des réfugiés en Artsakh et dans les régions adjacentes sous la supervision du bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, ce qui n’est pas encore fait.

Tenant compte de la nécessité de rétablir les droits de la population déplacée de force depuis l’Artsakh, ainsi que des obligations assumées par l’Azerbaïdjan au point 7 de la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, nous demandons par cette lettre du Président de la République de L’Azerbaïdjan Ilham Aliev à reconnaître l’impératif urgent de restaurer les droits violés des réfugiés arméniens, d’assurer leur retour sûr et digne sur leurs terres historiques et leurs anciens lieux d’habitation, conformément à ses engagements, et au droit humain et humanitaire.

Nous appelons le Premier ministre de la République d’Arménie, Nikol Pachinian, en tant que partie signataire de la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, à faire preuve d’une approche cohérente dans la mise en œuvre de tous les instruments juridiques et politiques internationaux, qui viseront à obliger l’Azerbaïdjan à respecter les engagements internationaux qu’il a contractés. En même temps, nous demandons de créer des outils supplémentaires pour une protection plus efficace des droits et des intérêts des réfugiés, pour l’élaboration de leurs demandes légitimes.

Nous appelons le président de la Russie Vladimir Poutine à assurer la mise en œuvre des exigences de la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, avec les structures définies par le droit international et tous les leviers politiques possibles, compte tenu du fait qu’il est l’un des chefs d’État ayant signé la déclaration et, par conséquent, est le garant de l’application des exigences de la déclaration.

Nous demandons au Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, d’organiser, de surveiller et d’assurer le retour de la population arménienne déplacée des territoires se trouvant actuellement sous contrôle azerbaïdjanais, ainsi que de soutenir la mise en œuvre des garanties internationales applicables pour la sécurité des rapatriés, y compris le déploiement des forces de maintien de la paix.

Dans le même temps, nous attirons l’attention du Haut-Commissaire sur le fait que les autorités azerbaïdjanaises mènent actuellement des programmes illégaux de réinstallation d’Azerbaïdjanais dans les localités qui nous appartiennent, entravant notre retour et spoliant illégalement nos biens.

Nous présentons cette lettre en tant qu’organisations créées par des personnes qui sont devenues des réfugiés et ont été déplacées de force à la suite de la première guerre de 44 jours en 2020 en Artsakh, représentant leurs intérêts, protégeant leurs droits et parlant en leur nom. »

Les organisations non-gouvernementales qui ont signé la lettre sont :

“Union des réfugiés du Haut-Karabakh”, “Maternité”, “Centre Scientifique Kachar”, “Centre d’Aide et de Développement aux Femmes et Enfants”, “Union des Réfugiés pour la Justice”, “Association des Femmes réfugiées”, “Notre Masion”, “Hadrout libéré”, “Centre créatif pour enfants et jeunes de Hadrout”.