Le groupe « Mouvement Artsakh » a publié sur sa page Facebook des photos du rassemblement qui a eu lieu le 9 mai sur la place de la Renaissance de Stepanakert, accompagnées de ces quelques lignes :
« Le combat d’aujourd’hui est un combat pour la dignité ; il est indispensable pour vivre dignement non seulement aujourd’hui, mais aussi demain, pour que notre et votre générations en soient nourries. Nous nous sommes rassemblés pour montrer au monde que nous allons vivre dignement dans notre Artsakh arménien.
Forts de cette conviction, des dizaines de milliers d’Artsakhiotes sont descendus dans la rue. »
Ruben Vardanian, l’ancien ministre d’État de la République d’Artsakh, a prononcé un discours lors du rassemblement :
« Le 9 mai est notre jour de fête et nous célébrerons encore des victoires. C’est l’une des dates les plus importantes de l’Artsakh actuel, compte tenu du fait que tout cela a été initié par la jeunesse de l’Artsakh. Nous devons garder notre dignité. Nous avons déjà tracé ensemble nos lignes rouges, que personne n’a le droit de franchir, mais l’Azerbaïdjan les a violées. Nous ne devons en aucun cas permettre à aucun Azerbaïdjanais de vérifier nos passeports, et personne ne doit pouvoir limiter nos entrées et sorties en Arménie. Nous sommes assiégés depuis 149 jours, nous n’avons ni gaz, ni électricité, la situation est très grave, mais nous devons continuer à nous battre », a déclaré Vardanian.
En s’adressant à la communauté internationale, il a déclaré : « Où est votre dignité ? “L’Azerbaïdjan a craché sur vous, il annonce ouvertement qu’il ne respectera pas vos décisions. »
Vardanian a également noté que la crise crée une opportunité d’auto-nettoyage, de correction des erreurs, de construction de relations honnêtes et équitables entre les autorités et le peuple.
Il s’est dit confiant que l’Arménie est aux côtés de l’Artsakh, nonobstant il s’est dit surpris de constater que seulement 120 000 signatures aient été recueillies pour la pétition lancée en faveur de l’ouverture du corridor de Berdzor. S’adressant aux autorités arméniennes, il a demandé pourquoi les hauts fonctionnaires et leurs enfants n’y ont pas participé : « Je le sais, en tant que fonctionnaires vous avez certaines contraintes, mais qu’est-ce qui vous empêche de rester arménien, qu’est-ce qui vous empêche de rester humain ? »
Déclarant que c’est une guerre patriotique qui est menée à laquelle tout le monde doit participer et pas seulement l’armée, Vardanian ajouté : « Dans la situation créée, nous avons élaboré une feuille de route de nos actions et de nos démarches et nous l’avons remise à la fois au président de la République et au président de l’Assemblée nationale. Les responsables doivent prendre les devants, organiser notre lutte, et s’ils ne le font pas, nous le ferons. »
À la fin, les participants du rassemblement ont dansé le kotchari.
Photos de Davit Ghahramanyan