L’appel du Primat d’Artsakh à l’unité et à la résistance

Dans une entrevue accordée le 22 juin au site « Pastinfo », Monseigneur Vrtanès Abrahamian, Primat du diocèse d’Artsakh, lance aux Arméniens du monde entier un appel à l’unité et à la résistance. 

« Dans les circonstances actuelles, ceux qui ont une forte volonté sont capables d’évaluer correctement la situation et de ne pas se démoraliser. Mais il est évident que dans les conditions du siège qui dure depuis maintenant plus de six mois, tout le monde n’est pas toujours en mesure d’évaluer sereinement la situation. il y a aussi ceux qui sont désemparés. Il est donc très important que nos compatriotes qui vivent en Arménie et en Diaspora  ne demeurent pas indifférents en cette étape difficile et montrent qu’ils sont aux côtés de leurs frères et sœurs d’Artsakh. … Ma demande est que nos compatriotes d’Arménie et de la diaspora décrochent leurs téléphones et appellent leurs proches, leurs connaissances et leurs amis qui vivent en Artsakh… Les gens ressentent vraiment le besoin de cette attention et de cette réaction. Quand des intellectuels, des personnalités reconnues et respectées par la société alertent sur le sort des Arméniens d’Artsakh, les gens qui vivent ici sont soulagés, plus ou moins réconfortés. Lorsqu’ils se taisent et font preuve d’indifférence, les gens, ici,  sont démoralisés et pensent qu’ils sont abandonnés… Je suis moi-même personnellement très motivé  quand on m’appelle de différents endroits ».

Le Primat du diocèse d’Artsakh considère inacceptable notre façon très passive de travailler face à la politique anti-arménienne agressive planifiée et mise en œuvre par l’Azerbaïdjan : « Nous devons sérieusement réfléchir aux défis auxquels nous sommes confrontés. Certes, l’Azerbaïdjan fait ce qu’il a envie, mais nous jouons depuis trop longtemps un rôle de “compères”. Nous donnons des réponses en demi-teinte alors qu’il y a longtemps que nous aurions dû prendre l’initiative, mettre en avant nos positions … Combien de temps devrons nous encore nous tenir dans cette posture attentiste ? En fin de compte, il faut montrer que le peuple arménien dispose d’un certain potentiel et que l’Arménie est aux côté de l’Artsakh. C’est la question au sujet de laquelle nous devons mettre de côté nos opinions partisanes et nous unir. Je ne vois pas d’autre issue à la crise. Nous ne pourrons sauver l’Artsakh qu’en mettant fin à la division », souligne l’évêque, qui ajoute que « le gouvernement et l’opposition devraient s’unir autour de l’idée de sauver l’Artsakh ».

Monseigneur Vrtanès voit également la nécessité de motiver l’Europe qui fait de fortes déclarations sur les droits de l’homme à agir par le biais de documents dénonçant la catastrophe humanitaire en Artsakh. 

Évoquant le fait que 120 000 personnes vivant en Artsakh sont privées de leurs droits fondamentaux depuis plus de six mois, le Primat du diocèse d’Artsakh note que l’Azerbaïdjan peut atteindre tous ses objectifs grâce à ses pétrodollars et déclare : « Dans ce cas, nous devrions au moins alerter sur cette réalité sur toutes les plateformes possibles ». L’évêque poursuit : « L’un des aspects importants de la question de l’Artsakh est celui du patrimoine culturel et religieux. L’Azerbaïdjan ne ménage aucun effort pour falsifier l’histoire, pour s’approprier l’histoire arménienne. Aux thèses prétendument “ albaniennes ” diffusées par les Azerbaïdjanais, qu’ils tentent d’imposer à la communauté internationale, il ne faut qu’opposer les faits. Il suffirait de retirer les mentions relatives au monastère de Dadivank de l’Encyclopédie de l’Église orthodoxe pour faire taire les Azerbaïdjanais. » 

 Selon le Primat du diocèse d’Artsakh, si chacun d’entre nous travaille depuis la place qui est la sienne sur le plan de l’information, non pas les uns contre les autres, mais contre l’ennemi, alors, nous pourrons à nouveau réaliser nos idéaux liés à l’Artsakh.

 

Traduction : Sahak Sukiasyan