PARIS – Conférence et exposition « Nersès Chnorhali, Ange céleste » à l’UNESCO

Le 27 juin, la conférence scientifique « Nersès Chnorhali, Ange céleste » s’est tenue au siège de l’UNESCO à Paris, qui a lancé les événements dédiés au 850e anniversaire de la mort du Saint Nersès Chnorhali (Nersès le Gracieux), poète, chroniqueur, théologien, musicien et traducteur (1102-1173). Le même jour a eu lieu le vernissage de l’exposition sur le même thème.

La délégation dirigée par la ministre de l’Éducation, des sciences, de la culture et des sports de la République d’Arménie, Janna Andreassian était également présente aux événements à la mémoire du célèbre penseur médiéval arménien Nersès Chnorhali, inclus dans le calendrier de l’UNESCO des personnalités éminentes et des événements importants pour la période 2022-2023.

Des représentants du Matenadaran, des milieux scientifiques de France, du Saint-Siège d’Etchmiadzine, l’observateur permanent du Saint-Siège du Vatican auprès de l’UNESCO, des pères spirituels des Églises sœurs, des ambassadeurs accrédités auprès de l’UNESCO, des invités ont assisté à la conférence sous le thème « Nersès Chnorhali, Ange céleste ».

Le vice-ministre de l’Éducation, des sciences, de la culture et des sports de la République d’Arménie, Araïk Khzmalian, le chef de la Mission permanente de la République d’Arménie auprès de l’UNESCO Christian Ter-Stepanian et le représentant du Vatican auprès de l’UNESCO ont prononcé des discours de bienvenue lors de la conférence.

Les principaux orateurs étaient le célèbre arménologue Jean-Pierre Mahé, chercheur à l’Institut de recherche au Matenadaran « Mesrop Mashtots » sur les manuscrits anciens Gourguen Gasparian, le très révérend p. Archimandrite principal du Saint-Siège d’Etchmiadzine Chahé Ananian.

Dans leurs exposés, les orateurs ont hautement apprécié l’héritage créatif de Chnorhali et son rôle dans la diffusion des valeurs panchrétiennes.

La conférence a été suivie d’une exposition sur le même thème qui a été inaugurée par un discours de la ministre Janna Andreassian. Souhaitant la bienvenue, elle a félicité les organisateurs pour cet événement culturel si important et sans précédent : « Aujourd’hui, nous avons l’occasion de célébrer une fois de plus l’un des noms les plus importants de l’histoire spirituelle arménienne – Saint Nersès Chnorhali. Nul doute que des évaluations scientifiques précises et des caractéristiques belles et profondes ont été données dans le cadre de la conférence qui s’est tenue aujourd’hui, néanmoins, il est difficile de déterminer le rôle et l’importance que le grand patriarche a eu dans la formation de la théologie arménienne et pensée esthétique. »

Selon la ministre, l’exposition est une autre occasion de se familiariser avec l’héritage de Nersès Chnorhali et de réaliser son rôle dans l’histoire de la bibliographie et de la culture écrite.

« Les originaux des échantillons sont gardés dans le Matenadaran Mesrop Mashtots et je voudrais saisir cette occasion pour exprimer ma gratitude au Matenadaran pour avoir fourni des copies numériques de manuscrits illustrés », a déclaré la ministre, remerciant les responsables de l’UNESCO d’avoir créé une telle opportunité.  

Le Chef de la Mission permanente de l’Arménie auprès de l’UNESCO Christian Ter-Stepanian et le Directeur général adjoint de l’UNESCO Edouard Firmin Matoko ont également prononcé des discours.

L’exposition a été présentée par le chef par intérim de la Fondation des manuscrits anciens du Matenadaran,  Davit Ghazarian.

 

Le concert de l’inégalable chœur « Hover »

Le lendemain, le 28 juin, l’hommage à la mémoire de Nersès Chnorali s’est poursuivi, cette fois en musique.

Devant une salle centrale comble de l’UNESCO, l’ambassadeur Christian Ter-Stepanian a prononcé un discours de bienvenue, louant l’art et l’œuvre multifacette de Nersès Chnorali. Il a également évoqué la situation humanitaire désastreuse des Arméniens d’Artsakh qui sont assiégés depuis le 12 décembre dernier, attirant l’attention de la communauté internationale sur les agressions de l’Azerbaïdjan, qui ne se conforme pas à la décision de la Cour de justice et poursuit ses actes génocidaires, à la suite desquels quatre soldats arméniens ont été tués le même jour.

Après le discours dédié à Nersès Chnorhali par Ernesto Ottone, représentant la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, la ministre Andreassian a, à son tour, prononcé un discours. Elle a souligné la place irremplaçable que le St Nersès Chnorhali occupe dans l’histoire spirituelle du Moyen Age arménien. « L’héritage littéraire et théologique de Chnorhali est extrêmement riche, multiforme et divers. Chnorhali est l’auteur d’un certain nombre de genres de poésie lyrique arménienne et est le plus grand auteur des charagans (hymnes). Il a composé des centaines d’hymnes, qui ont enrichi les compositions des liturgies et des services de l’église arménienne, amélioré les modes de chants spirituels, amélioré et enrichi le service religieux. »

Ensuite la ministre s’est interrogée : « Que serait-il resté de l’héritage de Chnorhali, s’ils l’avaient traité comme ils traitent aujourd’hui l’héritage culturel de l’Artsakh, rien !… »

Le directeur des musées et des archives du Saint-Siège d’Etchmiadzine, le père Asoghik Karapetian a lu la lettre de bénédiction au Catholicos de tous les Arméniens et a présenté en détail la vie et la riche œuvre de Chnorhali.

Ensuite, le chœur de chambre « Hover » d’Arménie a pris sa place sur la scène. Les œuvres de Nersès Chnorhali, Komitas (spirituel et profane), Edouard Mirzoyan, Vatche Sharafyan, Artur Avanesov, Wolfram Buchenberg ainsi qu’un hymne byzantin faisaient partie du répertoire du jour. Le chœur a été dirigé par Sona Hovhannisian et Narine Voskanian.

Avec chaque œuvre, des images particulières défilaient sur l’écran : un champ de blé, les moissonneurs, l’aurore… L’art de cette chorale tient en un mot : inégalable… mais il fallait être présent, écouter et surtout vivre les mélodies de « Hover ».

On peut cependant regretter que seules deux œuvres du riche répertoire de Chnorhali aient été présentées : « Aravot lousso » et « Hichestsouk i kicheri… », le deuxième sur un arrangement du Père Komitas. Étaient complètement délaissées ses chants d’Arevakal (Matines), sans doute n’étant pas polyphoniques.

C.I.