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Selon le président de l’Artsakh, l’Azerbaïdjan veut faire définitivement un trait sur la déclaration tripartite et continuer la guerre

L’Azerbaïdjan cherche à renoncer à l’accord de cessez-le-feu conclu en 2020 avec l’Arménie sous l’égide de la Russie et à reprendre les hostilités contre l’Artsakh, a averti le week-end dernier le président de l’Artsakh. Dans une interview accordée le 6 août à la télévision publique artsakhiote, Araïk Haroutunian a également mis en garde l’Arménie contre toute mesure qui remettrait en question l’autodétermination des Arméniens de l’Artsakh.

Parlant du blocus actuel par l’Azerbaïdjan, il a affirmé qu’il s’agissait déjà d’une guerre de siège menée par Bakou.

« L’Azerbaïdjan continue d’exercer des pressions pour obtenir le maximum de concessions. Il cherche à tenir les Arméniens de l’Artsakh en quelque sorte en otage, tout en commettant un génocide et en faisant pression sur les autorités arméniennes et les acteurs internationaux pour obtenir une version plus avantageuse de la route de Zanguezour », a déclaré le dirigeant de l’Artsakh.

L’Arménie insiste sur le fait qu’une route passant par la région de Syunik qui fait partie de l’accord de cessez-le-feu de 2020, devrait rester sous la souveraineté arménienne. En revanche, Erevan souligne que le corridor de Berdzor doit rester sous le contrôle des forces de maintien de la paix russes, conformément aux termes de la déclaration trilatérale qui a mis fin à la guerre de 44 jours.

Erevan et Stepanakert ont accusé Bakou d’avoir violé les termes de l’accord en installant un point de contrôle au corridor de Berdzor en avril dernier, puis en renforçant le blocus effectif de la région peuplée d’Arméniens en juin.

Le blocus, qui est effectivement en place depuis décembre dernier, lorsqu’un groupe de pseudo-écologistes azerbaïdjanais pro-gouvernemental a commencé à manifester dans le corridor de berdzor, coupant ainsi la connexion de l’Artsakh avec l’Arménie, a entraîné de graves pénuries de denrées alimentaires, de médicaments et d’autres produits de première nécessité dans la région peuplée de quelque 120 000 Arméniens.

Les autorités de Stepanakert soulignent que la population de l’Artsakh souffre de plus en plus de malnutrition et est confrontée à la menace imminente de la famine. Elles ont déjà signalé des cas d’évanouissement de personnes faisant la queue pour obtenir du pain rationné.

Dans sa dernière interview, Araïk Haroutunian a déclaré que les actions de l’Azerbaïdjan équivalaient à un génocide. Bakou nie régulièrement ces affirmations.

Le président de l’Artsakh a toutefois rejeté une nouvelle fois l’offre de Bakou d’un itinéraire alternatif pour les fournitures humanitaires passant par Akna (Agdam), contrôlée par l’Azerbaïdjan. Il a déclaré que l’Azerbaïdjan qui est responsable de la situation actuelle, ne peut être présenté comme étant un remède.

« D’abord, ils en font un camp de concentration, puis ils commencent à offrir ce qu’ils veulent et autant qu’ils le veulent », a déclaré M. Haroutunian. « Toute proposition qui nous est adressée doit avant tout respecter notre dignité, s’inscrire dans le cadre de notre amour propre et être conforme aux normes humanitaires internationales », a-t-il ajouté.

Résumant toutes les actions hostiles commises par la partie azerbaïdjanaise envers la population d’Artsakh, pour parvenir à son objectif de nettoyage ethnique de cette région, le président d’Artsakh a déclaré que l’Azerbaïdjan veut faire définitivement un trait sur la déclaration tripartite et continuer la guerre.

Il a également confirmé que la réunion entre les représentants de Stepanakert et de Bakou, qui devait avoir lieu le 1er août à Bratislava avec la médiation de l’Occident, n’a pas eu lieu. Il a affirmé que c’est l’Azerbaïdjan qui a refusé de participer à cette réunion.