« Je me permets d’écrire cette « lettre ouverte » compte tenu de plusieurs circonstances.
En tant que chirurgien pédiatrique, j’ai opéré et sauvé la vie de milliers d’enfants, dont des centaines d’enfants azerbaïdjanais, alors que nous étions tous citoyens du même pays.
En tant que ministre de la Santé de la République d’Arménie, j’ai fait tout mon possible pour empêcher l’épidémie de rougeole dans notre région, y compris en Azerbaïdjan en offrant au ministre de la Santé de l’Azerbaïdjan un lot nécessaire de vaccin contre la rougeole.
En tant que Président de l’Assemblée nationale de la République d’Arménie, j’ai fait une déclaration indiquant qu’il est inacceptable que l’on se fasse tuer de jeunes hommes de 18-20 ans, tant du côté arménien que du côté azerbaïdjanais, uniquement parce que nous n’étions pas en mesure de trouver des solutions politiques pacifiques aux problèmes.
Par cette lettre, je veux vous rappeler votre promesse et vous dire que vous devez la respecter, à la fois en tant que président de votre pays et en tant qu’homme.
Vous aviez posé en préalable que les Arméniens du Haut-Karabakh déposent les armes et dissolvent leurs structures étatiques en promettant une amnistie pour tous. Ceci avait été accueilli avec enthousiasme par les dirigeants de plusieurs des plus grands États du monde.
Or, aujourd’hui, alors qu’ils ont déposé les armes, évitant ainsi de nombreuses nouvelles victimes des deux côtés, alors que le Président du Haut-Karabakh a annoncé par décret la dissolution de l’État d’Artsakh, alors qu’environ 100 000 résidents arméniens ont quitté le Haut-Karabakh et que bientôt ces terres vous seront livrées, vous refusez malheureusement de proclamer cette amnistie.
J’espère que ma lettre provoquera en vous un sursaut d’honneur et qu’en tant que président et que vous annoncerez l’amnistie immédiate, sans conditions préalables, et pas plus tard, après à de nouvelles arrestations et humiliations.
Ara Babloyan
Docteur en sciences médicales, professeur
29.09.2023 »
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