À quelques mois des élections européennes, un nouveau parti politique a vu le jour en Allemagne. Il s’appelle Dava, ce qui signifie « cause » en turc, et il se revendique comme le bras armé de l’AKP, le parti au pouvoir en Turquie dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan. Dava a été fondé par des membres de la communauté turque d’Allemagne, qui représente environ 3 millions de personnes sur les 83 millions d’habitants du pays. Le parti affirme vouloir défendre les intérêts des Turcs d’Allemagne, mais aussi renforcer les liens entre Ankara et Berlin, ainsi qu’entre la Turquie et l’Union européenne. Le parti se présente comme une alternative aux partis traditionnels allemands, qu’il accuse de discriminer les Turcs et de soutenir les ennemis de la Turquie, comme les Kurdes ou les Gülenistes. Il se dit également opposé à l’extrême droite et à l’islamophobie. Dava espère obtenir des sièges au Parlement européen, mais aussi au Bundestag, le Parlement allemand, lors des prochaines élections. Il compte sur le soutien des électeurs turcs, qui sont majoritairement favorables à Erdogan et à sa politique. Le parti suscite toutefois la méfiance des autorités allemandes, qui craignent qu’il ne serve de relais à l’influence d’Erdogan en Europe. Elles redoutent également qu’il ne contribue à accentuer les divisions au sein de la société allemande et à affaiblir l’intégration des Turcs. Dava n’est pas le seul parti pro-Erdogan en Europe. En France, le Parti Égalité Justice (PEJ) a été créé en 2015 et se présente comme le défenseur des minorités. Il est soupçonné d’être lié à l’AKP et d’avoir reçu des financements de la Turquie. En Belgique, le Parti Islam a été fondé en 2012 et prône l’instauration de la charia. Il est également proche du régime turc.