Le traditionnel rapport annuel publié par l’organisation internationale de défense des droits de l’homme « Freedom House » indique : « Ces dernières années, la discrimination religieuse et les pressions contre les médias indépendants et la société civile se sont accrues en Azerbaïdjan ».

Selon le rapport du groupe international de défense des droits « la conquête du Haut-Karabakh a renforcé à l’intérieur du pays la popularité du président Ilham Aliev qui dirige l’Azerbaïdjan depuis qu’il a hérité du poste de son père en 2003 et fait craindre que les dirigeants azerbaïdjanais ne lancent une véritable invasion à grande échelle de la République d’Arménie dont les frontières ont déjà été violées à plusieurs reprises ».

Il souligne que les personnes vivant dans des territoires contestés sont victimes de l’hostilité des autocrates à l’égard du pluralisme ainsi que de leurs plans expansionnistes.

À titre d’exemple, le rapport cite les opérations militaires du régime azerbaïdjanais contre le Haut-Karabakh en septembre dernier qui ont conduit à la dissolution des autorités locales et au déplacement forcé de plus de 120 000 Arméniens dans ce que de nombreux observateurs étrangers ont appelé un « nettoyage ethnique ».

En conséquence, selon le rapport de « Freedom House », le Haut-Karabakh qui était considéré comme partiellement libre dans le rapport précédent a connu la plus forte baisse de note au monde en 2023 et perdu un total de 40 points.

Le rapport précise: « L’assaut militaire de Bakou a eu lieu après neuf mois de blocus du corridor de Latchine – la seule route terrestre restante reliant le territoire au monde extérieur – qui a laissé les habitants du Haut-Karabakh lutter pour accéder aux produits de première nécessité tels que la nourriture, les fournitures médicales et le carburant.  … Depuis environ trois décennies, la population arménienne de souche est au centre d’un conflit insoluble entre la République d’Arménie et l’Azerbaïdjan. Alors que le gouvernement russe avait négocié un nouveau cessez-le-feu après qu’une offensive de 2020 ait apporté des gains majeurs à Bakou, l’invasion de l’Ukraine par Moscou en 2022 a limité la capacité russe de maintien de la paix, et les forces azerbaïdjanaises ont lentement resserré leur emprise sur ce qui restait de l’enclave. En fin de compte, l’ambition du régime azerbaïdjanais de régler ce différend vieux de plusieurs décennies par l’usage unilatéral de la force n’a guère fait obstacle à l’ambition du régime azerbaïdjanais ».

« Freedom House » ajoute que l’offensive militaire de Bakou a coïncidé avec l’intensification de la répression autoritaire en Azerbaïdjan dont le gouvernement mène une politique discriminatoire à l’encontre des Arméniens de souche depuis les années 1990 … Les citoyens arméniens, ainsi que leurs descendants, se voient interdire l’entrée dans le pays ou font l’objet de restrictions ». 

Traduction : Sahak Sukiasyan