Aussi absurde et ridicule que cela puisse paraître, les 8 et 9 mars s’est tenu à Bakou une conférence internationale sur le thème « Protéger la diversité. Lutte contre l’islamophobie en 2024 », à laquelle ont participé d’ « éminents spécialistes français ».

L’Arménie, l’Europe en général et la France en particulier, ont constitué des cibles de choix pour la plupart de ses participants.

Les bras nous en tombent lorsque nous nous souvenons que,  fidèles aux principes d’intolérance et de brutalité qui les caractérisent, les Azéris ont chassé de ses terres ancestrales, il y a tout juste six mois et sous les yeux de l’humanité entière, tout un peuple. Aujourd’hui, les mêmes jouent les « protecteurs de la diversité » et « combattent la haine » !

Les cyniques propos d’Hitler selon lesquels « un mensonge répété dix fois reste un mensonge; répété dix mille fois il devient une vérité » sont ici d’une grande actualité. 

C’est donc cette voie qu’a choisi Bakou, imitant ainsi ce sinistre personnage.

Aliev : « La destruction du patrimoine historique et culturel de l’Azerbaïdjan sur le territoire de l’Arménie provoque une grande déception »

Dans le message de salutation qu’il a adressé à cette occasion aux participants de la conférence, Aliev a déclaré que « la destruction du patrimoine historique et culturel de l’Azerbaïdjan sur le territoire de l’Arménie provoquait une grande déception ». Il a également ajouté que l’Azerbaïdjan avait demandé à l’UNESCO d’envoyer une mission de spécialistes en Arménie afin d’« évaluer l’état de [nos] monuments culturels et religieux détruits dans ce pays depuis des années ». L’autocrate de Bakou a rajouté : « Malheureusement, l’UNESCO n’a pas encore répondu à notre appel ».

Rappelons que depuis septembre 2020, l’Arménie ne cesse d’alerter la communauté internationale et de dénoncer la destruction, la profanation et l’appropriation par l’Azerbaïdjan de l’immense patrimoine religieux et culturel arménien de l’Artsakh comme des régions avoisinantes.

Selon diverses estimations, il existerait dans cette région entre 4 000 et 6 000 monuments et constructions diverses appartenant au patrimoine arménien passé sous le contrôle de l’Azerbaïdjan. Nombre de ces églises, khatchkars et forteresses, sont impitoyablement profanés ou transformés, partiellement détruits ou rasés jusqu’aux fondations. La destruction du bâtiment du Parlement à Stepanakert est l’exemple le plus récent et le plus parlant de ces nombreux actes de barbarie.

Faut-il rappeler que par ses propos, I. Aliev tente surtout de mener une « contre-attaque », aussi absurde que vaine, pour essayer de contrer les appels légitimes et avérés de la partie arménienne ? Il convient également d’ajouter que l’Azerbaïdjan lance régulièrement des accusations sans fondement de même nature concernant les monuments de la culture iranienne pourtant préservés par l’État arménien.

Le Conseil de l’Europe et la France accusés « d’islamophobie »

Faisant référence à la question de la privation de la délégation azerbaïdjanaise de ses pleins pouvoirs et à la résolution adoptée sur la question par le Conseil de l’Europe, Aliev a déclaré : « Aujourd’hui, le Conseil de l’Europe est devenu une plateforme qui propage l’islamophobie et mène une politique basée sur cette idéologie. » Par la même occasion, il a condamné également fermement la France : « La France mène ouvertement une politique d’oppression et de discrimination contre les Musulmans et organise des campagnes d’islamophobie, en parallèle à sa politique coloniale traditionnelle. »

Il est naturel qu’Aliev trouve matière à reproche à la politique menée par la France et, plus généralement par l’Europe, par ceux qui ne parviendront cependant jamais à égaler ses propres « records ». 

Mais M. Aliev sait évidemment que «l’on ne peut comparer que ce qui est comparable» et que personne ne peut rivaliser avec lui en la matière …