Après des réactions virulentes, le consul général turc de Lyon, Cemil Çağdaş Yıldırım a supprimé une photo de lui avec index pointé vers le sol (un geste devenu l’un des symboles d’allégeance à l’Etat islamique) lors de sa visite à l’archevêque de Lyon Mgr Olivier de Germay.
Le consul général de Turquie, Cemil Yıldırım, a retiré une photo le montrant faisant un geste djihadiste lors de sa visite avec l’archevêque de Lyon, après qu’elle ait suscité de vives critiques.
A la fin de sa visite à Lyon le 7 mai auprès de Mgr Olivier de Germay, le consul général de Turquie, Yıldırım, a subtilement pointé son index vers le bas dans un geste lors de la séance photo, un symbole largement reconnu pour son association à l’idéologie djihadiste. Ce geste, utilisé par des groupes extrémistes comme l’Etat islamique, a déclenché une réaction immédiate, conduisant le consulat à supprimer rapidement la photo de ses plateformes de réseaux sociaux.
Le journaliste Altan Sancar a été le premier à souligner le geste inapproprié du diplomate turc en citant sur Twitter le message supprimé par la suite. « Le triste état de notre service extérieur résumé dans un seul cadre photo. Cemil Çağdaş Yıldırım, envoyé pour représenter notre pays en tant que diplomate et censé résoudre les crises, s’est tenu en avance pour éviter de se tenir à côté de l’archevêque et a même choisi de lever l’index et de ne pas boutonner sa veste. C’est ce qu’est devenu le service en les traitant constamment de ‘monşer’ (mon cher) », a-t-il commenté.
Le terme « monşer » est une expression turque familière dérivée du mot français « mon cher ». En Turquie, « monşer » est souvent utilisé de manière péjorative pour désigner des individus perçus comme occidentalisés, laïcs, élitistes ou trop intellectuels. Il est largement utilisé par l’AKP au pouvoir dans la politique intérieure pour dégrader ses rivaux laïcs.
Cet incident démontre le passage de l’administration Erdoğan des normes diplomatiques traditionnelles à une approche idéologique. Ce changement, particulièrement notable après la tentative de coup d’État de 2016, a conduit à des changements importants au sein du corps diplomatique, favorisant les individus issus du renseignement par rapport à ceux qui suivent les pratiques diplomatiques conventionnelles.
Le moment de la nomination de Yıldırım à Lyon coïncide avec une augmentation des marches anti-kurdes et anti-arméniennes organisées par les Turcs en France, y compris à Lyon, à partir de 2020, la même année où Yıldırım semble avoir commencé son mandat.
Source: Kurdistan-au-feminin.fr
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