Après la victoire quasi-écrasante de l’extrême droite aux élections européennes en France, le président Macron avait dissous l’Assemblée nationale et annoncé des élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet.

Dimanche 30 juin, au premier tour des élections, comme le prédisaient les sondages, le parti d’extrême droite du clan Le Pen, actuellement appelé “Rassemblement national – RN” et dirigé par Jordan Bardella, a de nouveau enregistré un grand succès face aux partis de gauche unis sous le nom de « Nouveau Front Populaire » (NFP).

Selon les résultats définitifs, le “Rassemblement national” et ses alliés arrivent en tête avec 33,15% des voix, soit plus de 10,6 millions d’électeurs. Le “Nouveau front populaire” remporte 27,99% des suffrages exprimés, soit un peu moins de 9 millions de voix. Le camp présidentiel (“Ensemble”- ENS) récolte 20,04% des voix, soit plus de 6,4 millions d’électeurs, tandis que la droite (Les Républicains – 6,56%, divers droite – 3,67%) totalise un score de 10,23%.

Autre enseignement de ce premier tour : la participation historique de 66,71%, soit 32.911.132 de votants, bien au-delà des 47,51% de 2022, mais en deçà des 67,9% des dernières législatives organisées après une dissolution, en 1997.

En tout, 39 députés du RN et ses alliés sont élus dès le premier tour, contre 32 députés NFP et deux députés ENS. Les républicains et les Divers droite totalisent trois sièges. Comme on peut constater, relativement peu de candidats ont été élus dès le premier sur les 577 sièges qu’offre l’Assemblée nationale. En d’autres termes, le dernier mot revient au deuxième tour.

Cependant, sur la base des votes obtenus par les candidats au premier tour et des tendances politiques des électeurs, l’institut Ipsos – qui coopère avec Talan à l’occasion de ces législatives – a publié les prévisions suivantes pour le deuxième tour :

– “Rassemblement national” : 230-280 sièges,
– “Nouveau Front populaire” : 125-165 sièges,
– Camp présidentiel « Ensemble » : 70-100 sièges,
– “Républicains” et Divers droite : 41-61 sièges,
– Divers gauches (hors “Nouveau Front Populaire”) : 11-19 sièges,
– Autres : 22-30 sièges.

A noter qu’immédiatement après la publication des premiers résultats, le président Macron, le Premier ministre Attal ainsi que les représentants de tous les courants politiques, hormis les représentants de l’extrême droite, ont appelé à faire barrage devant le «Rassemblement national » au deuxième tour. Le “Nouveau Front Populaire” a déjà annoncé officiellement que dans toutes les circonscriptions où les candidats du “Rassemblement national” sont présents au second tour, va retirer ses candidats des triangulaires, s’ils sont positionnés en troisième place. Des candidats appartenant à d’autres courants ont également fait des déclarations personnelles concernant leur désistement volontaire.