Le 19 septembre, cela fera exactement un an que la nouvelle page noire de l’histoire des Arméniens a commencé à s’écrire. En effet, c’est le 19 septembre 2023 que débuta l’attaque éclair azerbaïdjanaise contre l’Artsakh – dans l’indifférence générale du monde, comme au cours des 10 mois de barbarie médiévale qui l’a précédée, lors du blocus inhumain –dans le seul but de nettoyage ethnique, de déportation des 120 000 Arméniens restants sur leurs terres ancestrales, terre arménienne depuis des millénaires. Un an plus tard – comme si c’était hier encore – comment ne pas nous souvenir des images déchirantes des déplacés de forcé, des tragédies auxquelles nous avons assistées… ? Et surtout comment nous réconcilier avec cette idée de la perte de notre patrie ?
Oui, un an s’est déjà écoulé et aujourd’hui malheureusement toujours aucun progrès tangible n’est enregistré pour réparer cette injustice (bien entendu, s’il nous était permis d’employer ce terme, compte tenu de tous les « dégâts » irréparables, de tous ceux qui sont partis pour ne plus jamais revenir). Sans oublier les dizaines d’Arméniens, dont d’anciens dirigeants de l’Artsakh, qui continuent d’être injustement emprisonnés derrière les barreaux solides d’un pays pourri.
***
À l’occasion de ce triste anniversaire, à l’initiative de l’Association de soutien à l’Artsakh et en coopération avec l’association française « Destins Liés », une soirée de commémoration aura lieu en Région parisienne le 19 septembre, de 18h30 à 21h00, à l’adresse:
6 Rue Auguste Gillot, 93200 Saint-Denis (le SAS by GHETTUP)
***
Le 13 septembre, l’église Sainte-Marie-Madeleine de Bruxelles a ouvert ses portes pour une soirée musicale de souvenir et d’espérance, dédiée au premier anniversaire du nettoyage ethnique de l’Artsakh.
Mgr Vrtanes Abrahamian, primat du diocèse d’Artsakh, était présent à cet événement. Dans son discours adressé à l’auditoire, il a rappelé que l’Artsakh vidé d’Arméniens est un héritage millénaire en voie de disparition avec ses plus de cinq mille monuments historiques et culturels.
« Aujourd’hui, nous sommes forcés de constater avec beaucoup de peine que l’Artsakh a été vidé de sa population arménienne et que nos monuments historiques sont en danger. Nous avons toujours dit que le christianisme commence dans le Caucase du Sud et se termine avec l’Arménie et l’Artsakh. Le peuple de l’Artsakh possède un grand héritage millénaire. Selon nos informations, moins d’un an après le nettoyage ethnique, l’Azerbaïdjan avait déjà détruit plus de dix pour cent de ces monuments. Aujourd’hui, personne, y compris les structures internationales, n’a la possibilité de se rendre sur place et de constater la situation sur le terrain.
Une autre valeur importante de cette zone géopolitique est le peuple de l’Artsakh. Ils ont été contraints de quitter leur pays et vivent aujourd’hui en Arménie et à l’étranger. Le peuple de l’Artsakh est l’héritier de milliers d’années de culture, de dialecte et de traditions, aujourd’hui menacés.
Le peuple d’Artsakh souhaite retourner dans sa terre natale, à une seule condition : ne pas être sous le contrôle de l’Azerbaïdjan et bénéficier de garanties de sécurité internationale. Notre peuple a été déplacé et génocidé et il a tous les droits de retour », a déclaré Mgr Abrahamian.
Ensuite, la pianiste Anahit Mkhitaryan, la chanteuse d’opéra Maria Abajan-Schaber et le joueur de doudouk Vardan Hovhannisian ont assuré le programme artistique de la soirée.
Des représentants de la communauté arménienne, des personnalités politiques et publiques de Belgique étaient présents à l’événement.
Cette soirée avait été organisée grâce aux efforts conjoints de l’initiative « Munk » d’Allemagne, du bureau européen du Comité de la Cause arménienne, de l’UGAB, du diocèse de Belgique de l’Église apostolique arménienne et d’un certain nombre d’autres organisations.
© 2022 Tous droits réservés