HAGOP HAVATIAN
Le monde arménien suit avec inquiétude la guerre déclenchée au Liban et certainement la situation de la communauté arménienne libanaise. Les questions posées lors des conversations téléphoniques ou des communications basiques et quotidiennes avec les médias, les parents et amis portent sur la menace des Arméniens libanais et sur sa portée.
En tenant compte des récits et déclarations de la presse et des responsables de la communauté arménienne du Liban, pour donner à chacun une idée générale, la situation actuelle peut être résumée dans les points suivants :
a- Les régions peuplées d’Arméniens ne sont pas situées dans la zone géographique des cibles des attaques, mais le choc et la violence qu’elles ont provoqués ont plongé la majeure partie de la population dans une atmosphère de peur et de terreur.
b- Principalement à Bourdj Hammoud, Ainjar, ainsi que dans d’autres régions peuplées d’Arméniens, un grand nombre de citoyens déplacés des zones de guerre ont trouvé refuge dans des refuges et des habitations, et leurs besoins quotidiens croissants en nourriture, en matière sociale et en santé mettent la communauté sous de lourdes responsabilités.
c- Les structures communautaires, à l’exception des établissements scolaires, fonctionnent selon un horaire normal. D’autres activités associatives et de la vie collective de la communauté se poursuivent partiellement, s’adaptant aux conditions difficiles créées. Selon la décision du ministère de l’Éducation, les écoles resteront fermées jusqu’au 4 novembre. Les établissements scolaires situés dans des zones relativement plus sûres peuvent rouvrir, mais le Ministère exige que cela se fasse sous la responsabilité du chacun de ces établissements et avec le consentement signé des parents. L’enseignement en ligne est partiellement mis en œuvre.
d- Les commerces et les usines continuent leur activité, mais les marchés sont de plus en plus désert et la crise économique commence à devenir de plus en plus oppressante.
e- La poursuite de la crise mettra inévitablement la communauté face à des défis socio-économiques et sanitaires, car les conséquences des chocs consécutifs des cinq dernières années ne se sont pas encore totalement atténuées.
f- Aucun incident compromettant la stabilité interne n’a été enregistré et la volonté de faire face à la catastrophe actuelle par un effort collectif et de fournir une aide humanitaire aux déplacés de force est évidente dans toutes les communautés et tous les bords politiques.
g- À l’heure actuelle, le rapatriement des citoyens de la République d’Arménie n’est pas à l’ordre du jour, contrairement aux informations qui circulent à ce sujet dans les réseaux sociaux et dans la presse opérant en dehors du Liban.
h- L’aéroport continue de fonctionner, mais il est situé à proximité immédiate de la zone de guerre et la route menant vers l’aéroport n’est pas très sûre. Il en va de même pour la route internationale Beyrouth-Ainjar, qui est souvent la cible de bombardements aériens.
i- Malgré toutes ces inquiétudes, il n’y a pas de panique au sein de la communauté arménienne du Liban, mais l’imprévisibilité des événements plonge tout le monde dans l’incertitude.
À une prochaine occasion, je parlerai des actions prises par la communauté et de ses initiatives.
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