Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

MARSEILLE – Un jumelage inédit en France entre un lycée du 12e arrondissement et un autre d’Erevan, en Arménie

Après des échanges et voyages développés au fil des mois entre plusieurs classes, le lycée Nelson-Mandela (12e) et le lycée Manuel-Kajuni d’Erevan, ont scellé leur jumelage vendredi 11 octobre au consulat général d’Arménie de Marseille.

En février dernier, Marya, Inès, Sammy, Lauric et Kenzi avaient assisté aux côtés de leurs camarades de classe, avec émotion et solennité, à la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, emmenés par leur prof d’histoire-géo au lycée Nelson-Mandela (12e) de Marseille, Rose Guiragossian. Huit mois se sont écoulés, et avec eux se sont renforcés les liens développés avec leurs homologues lycéens d’Erevan, avec qui leur classe de première développait un processus de jumelage. La semaine dernière, après le voyage des Marseillais en Arménie en mai, c’était au tour de vingt-trois élèves arméniens du lycée Manuel-Kajuni à Erevan de venir découvrir Marseille et sa région.

L’occasion de sceller un jumelage inédit entre deux établissements publics de France et d’Arménie. “C’est une première internationale“, se réjouit Rose Guiragossian qui rappelait en février dernier que c’est pour les “ouvrir à l’histoire et la géopolitique de l’Arménie“, qu’elle a décidé de se lancer dans cette démarche il y a deux ans, beaucoup de ses élèves venant du 12e arrondissement, où la communauté arménienne est fortement implantée, sans vraiment connaître ce pays.

Pour le consul général d’Arménie qui a permis la signature de cet accord de partenariat, il s’agit d”un événement sans précédent, un double privilège et un grand honneur d’avoir contribué à cette coopération. Reçus au consulat à Marseille, les lycéens arméniens et français ont planté un olivier “symbole de paix et d’amitié“.

Les jeunes Arméniens n’avaient de la France que l’image de Paris et de Saint-Tropez, relève l’enseignante. On leur a fait découvrir le patrimoine de Marseille, la grotte Cosquer, les calanques, les santons, la pétanque, et des coins de Provence comme Avignon ou les Baux-de-Provence, ils ont vite compris que Marseille possédait une identité forte et qu’il y avait autre chose que la tour Eiffel en France.” Hébergés dans le 12e arrondissement, les jeunes Arméniens ont découvert stupéfaits le drapeau rouge, orange et bleu qui flottait à Saint-Barnabé sur le monument dédié au génocide arménien.

On leur a parlé de la diaspora issue des réfugiés de 1915, avec le consul, ils ne l’avaient pas cernée de cette façon”, poursuit Rose Guiragossian. Au printemps, les élèves de Nelson-Mandela, qui ont choisi la géopolitique en spécialité, ont aussi pu s’immerger dans la culture et l’histoire de l’Arménie, tant dans la capitale, avec des visites du mémorial du génocide et de musées, que dans l’Arménie profonde. Amener ces jeunes “au-delà des montagnes“, comme aime le répéter leur enseignante, c’est les ouvrir sur le monde et les enrichir à travers la culture de l’autre.

Francophones débutants, c’est surtout en anglais que les Arméniens ont échangé avec leurs camarades marseillais. “Une véritable complicité est née entre les lycéens, qui se sont quittés dans les larmes, aussi bien lors du voyage en Arménie qu’en France” raconte, émue, la prof d’histoire-géo. Après la visite des Marseillais en Arménie, les demandes pour apprendre le français au lycée ont été multipliées par trois. Le jumelage, dont le logo est en cours de conception, permettra d’inscrire ces échanges dans la durée, avec, l’ambassade de France l’espère, un voyage organisé chaque année.

Par Laurence MILDONIAN

Source : « La Provence »