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L’OIT lance une initiative de 600 000 dollars pour lutter contre le travail informel dans le contexte de la crise des réfugiés en Arménie

L’Organisation internationale du Travail (OIT) a lancé une initiative de 600 000 dollars pour soutenir l’emploi formel parmi la population croissante de réfugiés en Arménie. Ce projet intervient alors que la communauté internationale intensifie ses efforts pour soutenir les quelque 115 000 réfugiés d’origine arménienne déplacés de la région du Haut-Karabakh vers l’Arménie, dont beaucoup luttent pour trouver des emplois stables.

«Un emploi est la priorité numéro un pour les réfugiés», a déclaré Françoise Jacob, coordinatrice résidente des Nations unies en Arménie. «Le revenu est un facteur essentiel qui peut les aider à faire face aux difficultés.»

Les Nations Unies ont récemment souligné l’urgence de soutenir les réfugiés en Arménie, notamment en supprimant les obstacles importants à l’emploi auxquels sont confrontés un grand nombre de réfugiés en âge de travailler. Selon une enquête de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de la moitié des réfugiés arméniens sont actuellement au chômage, ce qui rend leur intégration dans la société arménienne particulièrement difficile.

Bien que l’Arménie ait connu un déclin de l’emploi informel avant la crise, l’OIT avertit que ces gains risquent d’être annulés sans interventions ciblées, en particulier parmi les groupes de population comme les réfugiés, qui sont plus vulnérables à l’informalité. L’initiative de l’OIT vise donc à garantir la protection des droits des travailleurs et l’amélioration des conditions de travail dans le contexte actuel de tension sur le marché du travail.

«Nous mobilisons des fonds, déployons des spécialistes techniques et défendons les normes du travail, les entreprises durables et l’égalité entre hommes et femmes pour aider l’Arménie à parvenir à une reprise durable», a déclaré Mikhail Pouchkin, Directeur du Bureau de l’OIT pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.

L’initiative de l’OIT sera mise en œuvre dans la capitale, Erevan, et dans les provinces de Kotayk et d’Ararat. Elle travaillera en partenariat avec le ministère arménien du travail et des affaires sociales, les partenaires sociaux (organisations d’employeurs et de travailleurs) et d’autres agences des Nations unies pour aider à l’intégration et au soutien des réfugiés. L’OIT renforcera la capacité des conseillers en matière d’emploi à aider les réfugiés et s’efforcera de sensibiliser les communautés d’accueil et de réfugiés à l’importance de garantir des emplois décents et sûrs dans les domaines où les réfugiés sont traditionnellement concentrés, tels que le secteur des soins et le travail sur plateforme/gig. D’autres travaux seront également menés avec les syndicats pour promouvoir les droits du travail des réfugiés. La croissance économique récente de l’Arménie offre également la possibilité de contribuer à la formalisation.

«La croissance économique est une condition préalable à la réduction de l’informalité ; cependant, le processus n’est pas automatique», a déclaré Frédéric Lapeyre, Directeur du Programme d’action prioritaire de l’OIT sur la formalisation. «Nous devons travailler sur plusieurs fronts pour prévenir l’informalisation du marché du travail en préservant des conditions de travail décentes, en aidant les réfugiés à accéder à des emplois formels et en créant des opportunités d’emploi plus productives basées sur un environnement favorable aux entreprises durables.»

Cette dernière initiative souligne l’engagement mondial à répondre aux besoins immédiats et à long terme des populations hôtes et réfugiées en Arménie, tout en favorisant la résilience et la stabilité du marché du travail.

Éditorial