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STRASBOURG – Les députés européens appellent l’UE à suspendre l’accord gazier avec l’Azerbaïdjan et boycotter la COP29

Le député européen français, François-Xavier Bellamy

Lors de la session plénière du Parlement européen du 23 octobre, la résolution concernant les violations des droits de l’homme et du droit international en Azerbaïdjan, ainsi que les relations avec l’Arménie, a été débattue.

Tous les députés qui ont pris la parole lors du débat ont condamné la politique d’oppression et de violence menée par les autorités azerbaïdjanaises, la violation des droits de l’homme et l’absence d’État de droit. Ils ont jugé honteux le fait d’organiser la COP29 à Bakou et ont souligné que la protection des questions environnementales ne pouvait avoir lieu dans des conditions de violation des droits de l’homme.

Les députés ont appelé l’Union européenne à suspendre l’accord gazier avec l’Azerbaïdjan et à boycotter la COP29 qui se tiendra à Bakou. Ils ont également appelé à prendre des mesures visant à préserver le patrimoine culturel arménien en Artsakh et à garantir le droit des Arméniens d’Artsakh de retourner chez eux.

Les parlementaires ont également condamné la répression vis-à-vis des activistes azerbaïdjanais par l’administration de Bakou, appelant les autorités à libérer tous les prisonniers politiques.

Dans son discours, le Commissaire à l’emploi et aux droits sociaux de la Commission européenne Nicolas Schmit a déclaré que la COP29 était une opportunité appropriée pour le gouvernement azerbaïdjanais de montrer son engagement envers les obligations internationales de protection des droits de l’homme. « La COP29 est aussi une opportunité historique pour la paix. L’Azerbaïdjan et l’Arménie n’ont jamais été aussi proche de surmonter un conflit qui dure depuis des décennies. L’Azerbaïdjan est face à des choix importants, tant en ce qui concerne la situation des droits de l’homme dans son pays que le processus de paix avec son voisin », a-t-il souligné.

Dans son discours, le député français et ami du peuple arménien, François-Xavier Bellamy a déclaré en faisant référence aux propos de Nicolas Schmit : « Monsieur le Commissaire, merci pour les mots forts que vous avez eus à l’instant. Enfin! Mais non, la COP 29 n’est pas une opportunité. La COP 29 est un scandale, une honte qui salira l’histoire même de l’engagement pour la protection de l’environnement dans un pays auquel nous achetons le gaz, qui fait là encore notre lâcheté collective.

Il est temps de dénoncer aujourd’hui l’accord gazier qui lie la Commission européenne avec l’Azerbaïdjan, de prendre les sanctions qui s’imposent contre Monsieur Aliev et son régime et de dire enfin que la démocratie et le cœur battant de l’Europe sont du côté du peuple arménien qui se bat pour la liberté, pour la paix, pour la sécurité dans cette région du Caucase comme dans le monde entier ».

Bellamy a également ajouté qu’il est aux côtés de tous ces Azerbaïdjanais opprimés par le président Ilham Aliev : « M. Aliev, si vous croyez autant en votre propre force, pourquoi essayez-vous de faire taire les voix qui appellent à la lutte contre vous ? Si vous croyez tant en votre légitimité, pourquoi utilisez-vous la violence », soulignant que le moment est venu pour l’Europe de reprendre enfin ses esprits.

A la fin du débat, le Commissaire Schmit a déclaré dans son discours final qu’il est nécessaire de continuer de soulever les questions qui suscitent inquiétude, d’appeler l’Azerbaïdjan à faciliter l’entrée des missions internationales en Artsakh, ainsi qu’à permettre le retour des Arméniens d’Artsakh, dans des conditions sûres.

Le Parlement européen a adopté la résolution sur la violation des droits de l’homme en Azerbaïdjan et les relations avec l’Arménie

Le 24 octobre, le Parlement européenne a adopté la résolution sur la violation des droits de l’homme en Azerbaïdjan et les relations avec l’Arménie par 453 voix, 31 contre et 89 abstentions.

Avec cette résolution, le Parlement européen réaffirme son appel à imposer des sanctions contre les responsables azerbaïdjanais qui ont commis de graves violations des droits de l’homme. La résolution exige la libération des personnes emprisonnées en raison de leurs opinions politiques, afin de mettre fin à toute forme de répression, tant à l’intérieur de l’Azerbaïdjan qu’au delà de ses frontières.

La résolution contient de nombreuses références aux relations arméno-azerbaïdjanaises. Soulignant le soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des deux pays, les députés européens réaffirment leur demande de retirer les troupes azerbaïdjanaises du territoire souverain de l’Arménie.

Selon Arman Yeghoyan, président de la Commission à l’intégration européenne de l’Assemblée nationale de la République d’Arménie, la résolution « qualifie ouvertement de nettoyage ethnique le déplacement forcé des Arméniens d’Artsakh ».

 

Éditorial