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MARSEILLE – Office des défunts à l’occasion du  90e anniversaire de la mort de Monseigneur Balakian

Le 8 novembre, au cimetière Saint Pierre, à l’occasion du 90e anniversaire de la mort de Monseigneur Krikoris Balakian, un office des défunts a été  a été célébré par un groupe de prêtres des paroisses apostoliques arméniennes de Marseille. Cette très belle coutume du clergé marseillais avait été interrompue par la pandémie de la Covid. C’est avec la bénédiction de l’évêque Krikor Khatchatryan, Primat du diocèse de France de l’Église arménienne, que cet office a été à nouveau célébré en souvenir de ce grand serviteur de Dieu. Né à Tokat en 1877, Mgr. Krikoris Balakian était décédé à Marseille le 8 novembre 1934.

Elève de la célèbre école Sanassarian de Garine (Erzroum), il avait ensuite été étudiant en théologie et en philosophie à l’Université de Berlin. Mgr. Krikoris a été l’un des rares survivants du clergé arménien pratiquement entièrement décimé lors du Génocide de 1915. A la fois victime et témoin  des déportations et du Génocide – il a fait partie  du groupe des notables raflés et emprisonnés le 24 avril 1915 à Constantinople – en 1921, avec le Pasteur  Johannes Lepsius, il a été l’un des principaux témoins du procès du justicier Soghomon Téhlérian qui avait exécuté Talaat, le ministre de l’intérieur turc grand organisateur du Génocide. Il a également été l’auteur du premier grand ouvrage de témoignage consacré au Génocide « le Golgotha arménien » dont le premier volume parait en 1922 à Vienne (Autriche) et le second en 1959 à Paris[1].

Mgr Balakian s’installe en France en 1919. Après avoir été Primat des Arméniens de Grande-Bretagne (à Manchester), il est nommé Légat Catholicossal pour l’Europe en 1925, par le Catholicos Kévork V. Malgré les persécutions auxquelles est soumis le Saint-Siège d’Etchmiadzine par le pouvoir soviétique, le Catholicos lui confie alors la mission d’organiser un diocèse  pour les 80 000 survivants du Génocide réfugiés dans 11 pays européens.

Du jour de sa nomination, en février 1925, jusqu’à sa mort, il aura sans répit tenté d’accomplir la mission qui lui avait été confiée mais qu’il ne pourra mener à son terme.

Selon le témoignage de plusieurs de ses contemporains, ce grand serviteur de Dieu, de l’Église et du peuple arménien, s’éteint dans le plus grand dénuement, usé par les antagonismes irréductibles des uns et des autres à l’âge de 57 ans.

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[1] Mgr Krikoris a également été l’auteur d’un ouvrage intitulé « Description des ruines d’Ani » publié en 1910 et récemment traduit en turc et illustré par le célèbre photographe Ara Güler.