La signature de jumelage avec Meghri
Bron a été un village rural, situé dans la province du bas-Dauphiné, avant d’être rattaché au département du Rhône en 1852 et de faire partie du secteur de l’Est-Lyonnais. Une centaine de familles arméniennes s’y est installée depuis plusieurs décennies dans des secteurs résidentiels et paisibles, mais elles restent éparpillées dans la quinzaine de quartiers que compte aujourd’hui cette ville d’un peu plus de 43.000 habitants, liée à la Métropole de Lyon. Quelques commerces et forains, tenus par nos compatriotes, contribuent à animer la vie quotidienne des Brondillants. Aucune structure communautaire n’existe, mais la municipalité organise depuis peu une cérémonie solennelle pour célébrer la mémoire des victimes du génocide des Arméniens. Certes quelques individualités sont engagées dans des associations lyonnaises ou régionales, malgré la présence d’élus locaux d’origine arménienne depuis plusieurs années dans les conseils municipaux qu’a présidé notamment l’arménophile Jean-Jack Queranne à la fin du siècle dernier.
L’inauguration du Square de Meghri
Le 21 novembre dernier, au siège du conseil régional Auvergne Rhône-Alpes (AuRA) à Lyon, ses représentants ont signé six conventions de jumelage avec la région du Sunik, représentées par une importante délégation, dont plusieurs ministres et son préfet. Cette initiative était inscrite dans le cadre d’un plan de soutien humanitaire adopté en octobre 2022 pour un montant de 300.000 euros, passé à 600.000 récemment. Ce partenariat est axé sur le développement de la santé, de l’agriculture, de la formation, du tourisme et de la francophonie.
Jérémie Bréaud, maire de Bron et son homologue de Meghri, Khatchatour Andréassian, ont signé officiellement le pacte d’amitié entre leurs deux villes le lendemain 23, rejoignant ainsi deux villes allemandes, une écossaise et une espagnole dans ce partenariat intra-européen, avant de planter deux grenadiers dans un square qui porte désormais le nom de Meghri, la ville jumelle d’Arménie..
Pourtant, Meghri n’est qu’une ville de 4.700 habitants, mais par cet acte le premier magistrat de Bron a voulu se mettre au diapason avec la politique qu’a menée l’ancien président et aujourd’hui conseiller spécial de l’AuRA, Laurent Wauquiez (LR) désireux de soutenir le Syunik dans le sud de l’Arménie, en proposant à d’autres villes de se jumeler avec des communes de cette région menacée par les troupes azéries, comme le Puy-en-Velay avec Tatèv, Montélimar avec Sissian, Saint-Chamond avec Kajaran et de renouveler la coopération entre Vienne et Goris.
C’est la situation politique délicate de l’Arménie qui avait poussé quelques jours plus tôt une petite délégation brondillante à se rendre à Meghri avec l’objectif à court terme de signer un pacte d’amitié entre ces deux villes. Peu industrialisée, la ville arménienne cultive essentiellement des produits fruitiers (kakis, grenades et figues) en produits frais, fruits secs, confitures, etc. Outre des débouchés pour son agriculture ou pour le tourisme (monuments anciens et paysages pittoresques), la ville arménienne souhaite développer son accueil dans les structures universitaires à Bron.
D’ailleurs, une nouvelle association vient d’être fondée sous la dénomination « Les Amis de Meghri ».
E. M. ■
Crédit photos : Service de Presse de la Mairie de Bron
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