Le deuxième diner annuel de bienfaisance, organisé par le CPA (Cercle des professionnels arméniens) au profit du Fonds de dotation Armenia Peace Initiative (API) a eu lieu le 22 novembre dernier au Sofitel Arc de Triomphe en la présence exceptionnelle de son Excellence, Monsieur l’Ambassadeur de France en Arménie, Olivier Decottignies, et de l’équipe d’API: la directrice générale, Taline Papazian, politologue, enseignante à Sciences Po Paris, le responsable du programme de sécurité civile d’API en Arménie, Patrick Aprile, Commandant de l’armée française, ancien attaché de défense en Arménie, expert formateur en cybersécurité, Sebastien Barguirdjian, enseignant à la faculté des métiers de Rennes -Saint Malo. Etait également présente Arminé Hayrapetyan, Colonel du service de sauvetage de la République d’Arménie et vice rectrice de l’Académie de Gestion des Crises, à Erevan, partenaire institutionnel d’API dans son programme de formations des civils aux premiers secours.  

L’équipe d’API a dressé un bilan annuel de ses actions. En premier lieu, Taline Papazian a rappelé la mission d’API depuis sa création en 2020, organisation à but non lucratif, apolitique et non partisane, dédiée à la promotion de la paix dans le Caucase du sud et au renforcement de la sécurité humaine en Arménie. API développe des programmes ciblés pour améliorer la sécurité humaine à travers des actions de terrain et en travaillant en étroite collaboration avec des institutions publiques française et arménienne et des partenaires issus de la société civile ».  

Les programmes d’API se développent selon 3 axes : premièrement, la sécurité des connaissances et de l’information sur le Caucase du Sud, qui forme le socle d’une diplomatie publique efficace ; la sécurité numérique ; et la sécurité civile en Arménie. Tandis que le premier axe a une dimension internationale, les deux autres se déploient sur le terrain. L’axe sécurité numérique a deux volets. Un programme de formation à la cybersécurité en partenariat avec l’Université française en Arménie (UFAR), au rythme de deux sessions par an et sur le mode d’une formation continue. Nous soutenons également RELQ, une école de programmation inclusive lancée en 2021 par l’entrepreneur français Cyril Harpoutlian qui offre des formations gratuites en codage à des populations particulièrement vulnérables. En 2023, Relq s’est doté d’un module d’initiation à la cybersécurité, que nous soutenons par des formations. Le troisième axe, sécurité civile, s’est développé autour d’un projet phare : les formations aux premiers secours, avec au centre du projet, les villages frontaliers de la région du Tavush.» 

Passant la parole à Sébastien Barguirdjian, celui-ci a détaillé le contenu et les objectifs des formations menées à l’UFAR pour une formation continue et diplômante en cybersécurité, au rythme de 2 sessions par an. Depuis avril 2024, Sebastien est rejoint par un deuxième formateur français, expert senior en cybersécurité également. Avec trois sessions achevées à date, 37 participants ont reçu le diplôme certifié par l’UFAR validant cette formation. 85% des effectifs formés sont des professionnels déjà en poste dans leur domaine, dans des institutions publiques, des banques ou des sociétés privées. 15% sont des étudiants de l’UFAR.  

Patrick Aprile a ensuite développé le programme de sécurité civile, en particulier les formations aux premiers secours à destination des populations des régions frontalières avec l’Azerbaïdjan. Les formations suivent un protocole aux normes de l’OTAN (dit MARCHE), systématiquement utilisé dans les armées de l’OTAN depuis 20 ans et transféré avec succès aux civils. » Du point de vue du prévisionnel, API veut terminer les formations des villages frontaliers du Tavush en 2024 puis entamer la région suivante, celle du Gegharkunik. 

Invitée à témoigner sur la situation générale de la protection civile en Arménie, Mme la Colonel Arminé Hayrapetyan, a rapporté, non sans émotion, son vécu personnel et son expérience professionnelle de longue date dans ce domaine. Le partenariat entre l’Académie de Gestion des Crises et API dans les formations aux premiers secours lui paraît essentiel pour aider des régions particulièrement vulnérables et exposées à posséder des moyens d’action pour une participation de la société locale à la protection civile.  

En dernier lieu, son Excellence, M. Decottignies a pris la parole pour donner à l’assistance des perspectives sur la géopolitique régionale, la situation de l’Arménie aujourd’hui, les défis et les opportunités, ainsi que la coopération accrue avec la France. 

A suivi un temps de questions-réponses avec la salle et des échanges riches avec l’ensemble des intervenants.  

Qu’il nous soit permis, pour terminer ce compte-rendu, de saluer les actions d’API, dont le programme est marqué par la cohérence, l’équipe par le professionnalisme, et les actions par le ciblage des besoins remontés du terrain. API mérite que les personnes de bon sens inquiètes pour la sécurité des Arméniens s’investissent aussi bien physiquement que financièrement.   

Schanth Vosgueritchian 

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