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Les bonimenteurs de Bakou sévissent aussi à Rabat

Assistance clairsemée à la conférence de Rabat

Passé la COP 29, et malgré un échec patent, la machine de propagande de l’Azerbaïdjan poursuit inexorablement son œuvre de désinformation en ne méprisant aucune opportunité, aucun pays, grand ou petit, de tradition chrétienne ou musulmane.

Le 17 décembre, c’est à Rabat, la capitale du Maroc, à l’initiative de l’ambassade d’Azerbaïdjan que s’est tenue une nouvelle conférence « internationale » sur « L’harmonie interreligieuse comme moyen de promotion de la coexistence pacifique ». L’intitulé de la manifestation relèverait sans doute du comique de situation s’il n’y avait derrière une dictature sanguinaire expansionniste qui menace de manière permanente son voisin arménien et oppresse son propre peuple.

Cette nouvelle foire « internationale » – comment la caractériser autrement ? – était une fois de plus organisée par le « Comité d’État pour le travail avec les organisations religieuses », véritable ministère des cultes d’un état « laïc », qui contrôle d’une main de fer les communautés et institutions religieuses, musulmanes, juives et chrétiennes du pays, et « l’Organisation islamique pour l’éducation, la science et la culture » (ICESCO) qui reçoit depuis des années d’importants subsides de Bakou[1].

Parmi les intervenants, ou devrions-nous plutôt parler de « bonimenteurs », l’évêque Alexis Smirnov, le primat du diocèse de l’Église orthodoxe russe et les deux « oudis de service », Robert Mobili, président de la prétendue « Communauté chrétienne oudie-albanienne » et son inénarrable « prédicateur » Raffik Tanakari, toujours affublé d’une soutane, d’une croix pectorale et d’une vague coiffe religieuse alors qu’il n’a même pas reçu les premiers degrés d’acolyte qui lui permettraient de servir à l’autel.

D’après le site de l’Église russe en Azerbaïdjan, la conférence s’est déroulée en présence du Directeur général de l’ISESCO, Salim bin Muhammad al-Malik, de Ramin Mammadov président du « Comité d’État pour le travail avec les organisations religieuses », d’André Azoulay, conseiller du roi du Maroc Mohammed IV, « des chefs et représentants de communautés religieuses d’Azerbaïdjan, de personnalités gouvernementales et religieuses de divers pays du monde »[2].

L’étude des photographies publiées par la presse azerbaïdjanaise révèle qu’une nouvelle fois, en bon missi-dominici d’Aliev, Robert Mobili a une nouvelle fois présenté le patrimoine arménien comme une part de « l’héritage azerbaïdjanais de l’antique culture des Albaniens du Caucase ». Sur l’une des photographies présentées lors de son exposé, on reconnait l’une des trois églises arméniennes du village de Nij, la « réserve des Oudis », située au Nord-ouest de l’Azerbaïdjan[3]. De la même manière, l’un des panneaux vantant l’esprit de tolérance de l’Azerbaïdjan dans le cadre de cette manifestation présentait également le monastère de Gantzasar comme un élément du « patrimoine albanien ».

L’Azerbaïdjan terre de tolérance, de multiculturalisme et de coexistence des religions ?

Qui peut croire cette fable ?

Sahak SUKIASYAN

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[1]  Le 15 octobre dernier, l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO) et la Fondation azerbaïdjanaise Heydar Aliev avaient signé, à Rabat, un accord de parrainage et de financement d’un projet baptisé « Apporter un soutien socioéducatif aux filles déplacées et résidentes en internats » au Burkina Faso. Cette institution « caritative » qui appartient à la famille Aliev finance de très nombreux projets de lCESCO.

[2] Les photographies publiées par les media azéris permettent de constater la présence d’une assistance plutôt « clairsemée ».

[3] S. Sukiasyan, « Collabos de toutes les Églises unissez-vous », NOR HARATCH, 8 juillet 2024.

Gantzassar à Rabat

l’Azerbaïdjan « terre de tolérance »

Nos amis oudis et russes