L’humanité traverse une période extrêmement agitée. Presque tous les continents sont concernés. Des pays, des territoires entiers où la guerre fait rage, tels que le Gaza, l’Ukraine, l’Éthiopie, le Soudan, le Myanmar… où des massacres sont commis, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre, des nettoyages ethniques, et même des génocides… Les auteurs des crimes ne sont pas jugés, les crimes sont justifiés, et même des sanctions sont annoncées contre le procureur de la CPI. Tandis qu’en vain, les victimes demandent justice et aspirent à la paix.
Jusqu’à aujourd’hui, trente-quatre pays ont reconnu le Génocide Arménien, mais ces reconnaissances n’ont pas empêché qu’un nettoyage ethnique de la population arménienne se produise en Artsakh. Elles n’ont pas non plus incité ces pays à faire obstacle, à imposer des sanctions contre l’Azerbaïdjan, contre ce pays qui a commis ce crime, contre celui qui le dirige.
Ainsi, nous commémorons le 110e anniversaire du Grand Génocide l’esprit incertain et méfiant envers l’avenir. La commémoration, la perte, la douleur sont incapables d’unir les descendants des martyrs et des rescapés. Accusations, divisions, rivalités, haine et désunion sont devenues monnaie courante. Où mène cette attitude, nul ne le sait. Le souvenir des morts devrait imposer la retenue et le silence.
Depuis 110 ans, le 24 avril est commémoré aux quatre coins du monde et il l’est de différentes manières : par la marche silencieuse, par les prières et par le requiem, par les veillées, par un agenda politique de revendications. Cependant aujourd’hui la situation est différente, particulièrement en Arménie qui sent monter la menace de guerre de l’Azerbaïdjan, et qui agit avec beaucoup de réserve. L’instabilité de la situation politique internationale impose la retenue.
Dans la diaspora également, les rassemblements unitaires n’existent plus. Tous avancent en ordre dispersés. Il faut comprendre la raison de cette dispersion. L’Église, les partis politiques, les structures communautaires ne sont pas encore prêts à percevoir la nouvelle situation politique internationale et à élaborer en conséquence une nouvelle stratégie. Ainsi, nous accueillons le 110e anniversaire divisés, chaque communauté avec ses propositions locales de commémoration.
J. Tch. ■
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