Le sommet des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, qui s’est tenu les 7 et 8 mai en Pologne, a suscité une vive polémique en raison de l’absence remarquée de l’Arménie et de la Géorgie parmi les pays invités. Alors que la volonté d’intégration européenne d’Erevan est affichée publiquement, l’Arménie ne figurait pourtant pas sur la liste des participants.
Outre les membres de l’UE, ce sommet a réuni les pays candidats et candidats potentiels à l’adhésion : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la Moldavie, la Serbie, la Turquie, l’Ukraine et le Kosovo. Toutefois, ni la Géorgie, ni l’Arménie, ni même l’Azerbaïdjan n’ont été conviés, ce qui a suscité des réactions contrastées.
La Géorgie dénonce une injustice
Irakli Kobakhidze, figure politique géorgienne, a jugé cette exclusion
« injuste » et n’a pas hésité à pointer du doigt l’UE et la Pologne comme responsables de cette mise à l’écart. Maka Bochorishvili, président de la commission parlementaire sur l’intégration européenne, a également fustigé ce choix, soulignant que la Géorgie ne souffre ni d’un déficit démocratique, ni d’un recul politique, comme certains le laissent entendre.
Lors d’une rencontre avec des journalistes, Bochorishvili a interpellé directement la Pologne : « Demandez à la Pologne pourquoi elle ne nous a pas invités. Ma réponse est simple : les doubles standards existent partout. Nous ne pouvons pas éradiquer cette pratique du jour au lendemain. »
Les regrets de l’UE face à la situation géorgienne
L’ambassadeur de l’UE en Géorgie, Pavel Gerchinsky, a exprimé ses regrets lors d’un événement à Tbilissi consacré à la Journée de l’Europe, laissant entendre que la Géorgie pourrait manquer une opportunité d’intégration européenne en raison de la situation actuelle.
L’absence de représentants géorgiens lors de la célébration du 75e anniversaire de la création de l’Union européenne à Varsovie, le 8 mai, est perçue par certains comme un signe de l’éloignement progressif du pays par rapport au projet européen.
Arménie : l’ombre de Moscou
Pour l’Arménie, cette absence est d’autant plus frappante que le pays continue d’afficher sa volonté de se rapprocher de l’Europe, mais sa participation récente à des événements organisés à Moscou pourrait avoir pesé dans la balance. Alors que l’Arménie cherche à s’affirmer sur la scène européenne, cette mise à l’écart est un rappel cruel des réalités géopolitiques auxquelles elle doit faire face.
Cette situation démontre les difficultés rencontrées par certains pays du Caucase pour se faire accepter dans l’espace politique européen, malgré des aspirations affirmées. Pour l’Arménie et la Géorgie, cette exclusion souligne les défis constants posés par leur positionnement géopolitique entre l’Est et l’Ouest. ■
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