Le gouvernement britannique a imposé des sanctions à la société Coral Energy Group et à ses dirigeants, accusés de faciliter la vente de pétrole russe sous couverture azérie. Londres affirme que l’entreprise opère dans un secteur stratégique pour Moscou et soutient indirectement son effort de guerre contre l’Ukraine.

Parmi les mesures, 100 navires de la « flotte fantôme » russe, dont le pétrolier azéri Zanguezour, ont été sanctionnés. Ce navire, propriété d’une entreprise d’État azerbaïdjanaise (ASCO), aurait transporté du pétrole russe raffiné en Turquie pour être ensuite vendu dans l’Union européenne via la raffinerie STAR, contrôlée par l’Azerbaïdjan. Selon des experts, plus de 90 % du pétrole traité proviendrait de Russie.

Cette stratégie permettrait à Bakou de contourner les sanctions européennes contre Moscou tout en générant d’importants profits. L’ONG Global Witness dénonce l’Azerbaïdjan comme « une porte dérobée pour le pétrole de Poutine en Europe ».

Londres avertit que si Bakou ne change pas de cap, sa politique énergétique pourrait être confrontée à de sérieux obstacles. Dans le même temps, la société BP aurait cessé d’acheter du pétrole soupçonné de contenir du brut russe. Bakou, pour l’instant, garde le silence.

Ce scandale survient alors qu’Aliev rencontrait les dirigeants européens à Tirana. Un accord signé en 2022 prévoit que l’Azerbaïdjan double ses exportations de gaz vers l’UE d’ici 2027, un objectif difficile à atteindre sans recourir à du gaz russe.