Erdogan évoque désormais le « Corridor du Milieu », censé assurer « une communication sûre et ininterrompue entre l’Orient et l’Occident »

Le 21 mai, lors du sommet informel de l’Organisation des États turciques (OET) qui s’est tenu à Budapest (Hongrie), le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré : « Les tragédies qui ont eu lieu par le passé à Chypre, au Karabakh, en Bosnie et aujourd’hui dans la bande de Gaza rappellent la nécessité de penser au-delà de ses propres frontières. »

Erdogan a évoqué le Corridor du Milieu « qui devra assurer une communication sûre et ininterrompue entre l’Orient et l’Occident, et qui est prioritaire en tant que route stratégique ». « Nous accordons une grande importance à la coopération dans le cadre de l’Organisation des États turciques pour le succès du Corridor du Milieu et nous attendons le soutien des États membres de l’organisation », a-t-il souligné.

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Le Corridor du Milieu évoqué par Erdogan fait référence au projet de route qui, partant de la Turquie par voie ferrée et route terrestre, en passant par la Géorgie et l’Azerbaïdjan, s’étend jusqu’à la mer Caspienne, puis au-delà, en traversant le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Kazakhstan, atteint la Chine.

Il s’agit d’un sujet fréquemment mis à l’ordre du jour ces derniers temps par le monde turcique en général et par la Turquie en particulier, qui selon notre opinion mérite une approche sérieuse de la part des autorités arméniennes. Il constitue d’abord un pas direct visant à rendre inutile le “Carrefour de la paix” devenu la carte maîtresse de la diplomatie de l’Arménie. Ensuite, sa réalisation pourrait également soulever de nouvelles questions territoriales sérieuses, dans le cas desquelles l’Arménie n’aurait plus seulement des différends directs avec la Turquie et l’Azerbaïdjan, mais avec tous les États inclus dans ce projet et dont les intérêts seraient menacés.