CHOUCHI – La diplomatie française au service de l’azerbaïdjanisation de l’Artsakh

La visite officielle d’Anne Boillon, ambassadrice de France en Azerbaïdjan, à Chouchi le 21 juin dernier soulève de profondes interrogations sur la mémoire historique et la diplomatie française dans la région de l’Artsakh. Cette démarche diplomatique interroge sur la prise en compte du patrimoine historique arménien multiséculaire de ces territoires et des traumatismes récents subis par les populations arméniennes.

En foulant le sol de cette ville emblématique, l’ambassadrice française semble faire abstraction de l’héritage millénaire arménien qui imprègne ces terres, des souffrances endurées par les populations autochtones arméniennes lors des récents conflits, ainsi que de leur éviction. Cette visite officielle, par son caractère et ses déclarations associées, soulève des questions fondamentales sur la position de la France face aux enjeux mémoriels et aux réalités historiques de cette région meurtrie.

C’est dans ce contexte que l’ambassadrice a prononcé, sans détour ni nuance, les propos suivants :

« Ce n’est pas ma première visite au Karabakh. J’ai déjà eu l’occasion de me rendre à Latchine et à Aghdam. Aujourd’hui c’est avec une émotion particulière que je découvre, pour la première fois, la ville de Choucha. Je suis très heureuse d’être ici. C’est une véritable opportunité pour moi de mieux connaître cette ville. Choucha est l’un des hauts lieux culturels de l’Azerbaïdjan. Elle a vu naître de nombreux poètes, musiciens et figures emblématiques. Je suis impressionnée par les travaux de restauration et de développement réalisés ici. Je suis convaincue que cette région s’ouvrira davantage au tourisme à l’avenir, car elle a énormément à offrir aux visiteurs. »