L’ambassadeur d’Iran en Arménie, Mehdi Sobhani, lors d’une conférence de presse organisée le 27 juin au Club national de la presse, n’a pas exclu qu’Israël ait utilisé le territoire azerbaïdjanais pour frapper l’Iran. Il a ajouté que Téhéran s’est adressé à Bakou à ce sujet sur la base de données de renseignement.
« Nous avons reçu des informations selon lesquelles une petite quantité de drones en provenance de pays voisins ont pénétré sur notre territoire. Pour cette raison, lors d’un entretien téléphonique avec le président azerbaïdjanais, notre président a demandé à Aliev qu’une enquête sérieuse soit menée dans cette direction. Attendons et voyons quels seront les résultats de cette enquête ; selon ces résultats, nous déciderons comment réagir », a déclaré Sobhani.
L’ambassadeur d’Iran a souligné : « Il est possible et probable que le régime sioniste ennemi ait utilisé le territoire de ce pays voisin ». Il a rappelé en même temps que la partie azerbaïdjanaise avait assuré qu’elle ne permettrait pas que son territoire soit utilisé à cette fin.
À la question de savoir si l’Iran, qui dispose de services de renseignement très puissants dans la région, pouvait ne pas avoir remarqué que l’attaque venait d’Azerbaïdjan, l’ambassadeur a répondu : « C’est à la suite de l’alerte de notre service de renseignement qu’une demande a été faite à l’Azerbaïdjan pour mener l’enquête en question. Nous attendons la réponse de la partie azerbaïdjanaise. »
Bakou a catégoriquement démenti ces déclarations de Sobhani, les qualifiant d’« infondées et provocatrices ».
« Ces accusations portent atteinte aux relations azerbaïdjano-iraniennes, qui sont fondées sur le respect mutuel de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, et sur la non-ingérence dans les affaires intérieures », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères d’Azerbaïdjan, Aykhan Hadjizade.
Il a affirmé que le président azerbaïdjanais avait « déjà donné les explications nécessaires » lors du dernier entretien téléphonique avec son homologue iranien, de même que le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais lors de son entretien téléphonique avec son homologue. « Nous considérons les accusations de l’ambassadeur d’Iran comme une provocation manifeste », a dit Hadjizade.
Notons qu’en dépit de ce démenti de Bakou, les médias israéliens, citant un responsable anonyme du secteur de la défense, avaient rapporté le 26 juin que l’armée israélienne avait opéré pendant la guerre dans un pays « proche » de l’Iran, sans préciser de quel pays il s’agissait.
Le diplomate iranien a également abordé les déclarations de Bakou qualifiant le territoire souverain arménien d’« Azerbaïdjan occidental », en rétorquant : « La dénomination “Azerbaïdjan occidental” * qui est utilisée est le nom de l’une des provinces de la République islamique d’Iran et ne peut être utilisée pour aucun autre territoire géographique, surtout si cela implique une revendication territoriale, particulièrement envers l’Arménie. »
Sobhani a une fois de plus réaffirmé la position de l’Iran selon laquelle Téhéran rejette catégoriquement toute revendication territoriale qui violerait l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Arménie.
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* Il s’agit de la région d’Azerbaïdjan iranien, appelé en arménien Ատրպատական (Atrpatakan).
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