Les déclarations de ces dernières semaines des co-présidents du CCAF sont tout simplement incompréhensibles de la part des dirigeants d’une organisation qui se prétend représentative. Or, à l’évidence, leurs déclarations sont loin de recueillir l’assentiment de la majorité de la diaspora et par conséquent conduisent à considérer qu’ils ne sont plus représentatifs.
Plutôt que de mettre de l’huile sur le feu en interférant dans la politique intérieure de l’Arménie, sur un sujet hautement sensible entre le gouvernement et le Catholicos, alors même qu’ils ne disposent certainement pas de toutes les clés, les dirigeants du CCAF auraient dû appeler à un dialogue.
Prendre à partie le Président de la République Française n’est pas le meilleur moyen de resserrer les liens avec l’Élysée, qui quoi qu’en disent certains, constitue le soutien le plus fidèle et efficace à l’Arménie comparé aux autres pays d’installation de la diaspora.
Depuis longtemps déjà nombre de membres de la diaspora ne se reconnaissent plus dans le CCAF et surtout dans les déclarations et actions de ses co-présidents.
Depuis longtemps déjà nombre de membres de la diaspora ont compris que leur véritable objectif est de conserver le pouvoir le plus longtemps possible.
Depuis longtemps déjà nombre de membres de la diaspora ont compris que le CCAF était devenu un outil de la FRA Dachnaksoutioun et réciproquement. C’est d’ailleurs une situation non seulement ambiguë mais perturbante car nous avons tous des amis dachnaks qui sont contrariés par la tournure que prennent les choses mais qui se doivent, pensent-ils, de respecter la discipline de parti plutôt que l’harmonie de la diaspora.
Depuis longtemps déjà nombre de membres de la diaspora considèrent que dans le pays de la démocratie les co-présidents auraient dû entendre depuis longtemps les réclamations relatives à leur succession.
Depuis longtemps déjà, nombre de membres de la diaspora considèrent que les missions auxquelles se sont essentiellement limitées les co-présidents à savoir les relations avec la Turquie et l’Azerbaïdjan, la reconnaissance du génocide par la Turquie et à la situation de l’Artsakh sont certes nécessaires mais insuffisantes. Ils considèrent que l’action du CCAF au sein de la diaspora devrait assurer la promotion de la culture, de l’éducation, de l’économie, de l’intégration, de l’humanitaire, des relations avec l’Arménie etc… avec une organisation nationale du soft power de l’arménité auprès des institutions publiques et privées, en utilisant les moyens modernes de communication.
En bref, depuis longtemps déjà nombre de membres de la diaspora considèrent qu’au cours de ces dernières années, les co-présidents ont ruiné l’héritage que leur avaient légué les éminents représentants de la Diaspora qui au tournant du 21e siècle avaient réussi à faire reconnaître le génocide par l’Assemblée Nationale et avaient dans la foulée mis toutes les tendances “politiques” arméniennes autour de la table et créé le CCAF.
Ils doivent tirer par eux-mêmes les conclusions de cette situation et passer la main à la nouvelle génération. La diaspora leur en sera reconnaissante et se rappellera les bonnes actions qu’ils auront su mener.
Afin de restaurer la crédibilité de l’organisation représentative de la diaspora auprès de ses membres bien sûr mais aussi auprès du pouvoir politique au plus haut niveau,
nombre de membres de la diaspora considèrent que le moment est venu de se mettre autour de la table pour reconstruire la représentation diasporique si possible au sein du CCAF, à défaut, mais à défaut seulement, dans le cadre d’une nouvelle organisation. On ne peut plus attendre d’hypothétiques élections prévues pour la fin de l’année ou plus probablement en 2026.
Plusieurs initiatives sont actuellement en cours :
Daniel KURKDJIAN
Président du Conseil Français-Arméniens
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