Tout le monde connaît le mot « Harmonie » dont la racine vient d’Harmonia, qui est la déesse grecque de l’harmonie et de la concorde. Être en harmonie, c’est être en paix, serein, calme, car il n’y a pas de polémique. Nous voulons tous être en harmonie : entre famille, entre générations, entre citoyens. La vie n’est pas possible sans un minimum d’harmonie, même pour un ermite.
En musique, il faut jouer en harmonie. Chaque État a son orchestre philharmonique, qui joue de la musique lors des visites officielles, des commémorations, des moments joyeux ou tristes.
Malheureusement, dans le milieu arménien (notre milieu), il n’est pas possible de vivre en harmonie. En voici quelques exemples :
J’ai lu dans le Nor Haratch n° 464 du jeudi 12 juin que l’AAG de l’école Kévork H. Arabian-Saint Mesrob a assigné en référé l’APCAF et l’AGEFAA. Je suis resté bouche bée : à peine cette école a-t-elle ouvert ses portes que voici qu’on se dispute. Rien qu’en lisant les détails, j’ai eu mal à la tête ; la canicule sur toute la France n’a pas arrangé les choses, et je n’ai pas pris d’antalgique. Bravo ! Je n’ai rien à ajouter, mais quelle disharmonie !
Encore dans le Nor Haratch du mardi 17 juin 2025, j’ai appris que la collection des manuscrits de la librairie « Hrant Samuelian » serait vendue aux enchères et que la bibliothèque « Mesrob Mashdots » n’a pas réussi à les acheter… Je reste perplexe. De toute façon, il faut se rendre à l’évidence : « Avant l’heure, c’est pas l’heure ; après l’heure, c’est plus l’heure. » Mais quelle disharmonie !
Les problèmes du CCAF, fondé en 1994 et qui est censé être le coordinateur (en harmonie) des organisations arméniennes de France… Dans le Nor Haratch du 1er avril 2025 (ce n’était pas un poisson d’avril), j’ai lu avec stupéfaction que quelques organisations se séparent des rangs du CCAF. Dans le n° 465 du 19 juin 2025, je découvre le bouquet final : le CCAF ne représente plus la communauté arménienne de France. Mais quelle disharmonie !
Et puis je pense à mon Église Apostolique Arménienne…
Mais cela ne m’étonne pas tant que ça. Moi-même, j’ai fait l’expérience plusieurs fois dans la vie associative arménienne, quand j’étais jeune émigré en France et que j’essayais de m’intégrer, et plus tard quand je suis devenu un ancien Arménien déjà intégré.
Vous voulez une conclusion ? Je n’ai rien que le cri de ma colère – que vous n’entendrez pas – et qui s’exprime avec un texte que vous connaissez sûrement :
Quand je parlerais en langues, celle des hommes et celle des anges, s’il me manque l’amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante.
Quand j’aurais le don de prophétie, la connaissance de tous les mystères et de toute la science, quand j’aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.
Quand je distribuerais tous mes biens aux affamés, quand je livrerais mon corps aux flammes, s’il me manque l’amour, je n’y gagne rien.
Et de quel amour parle-t-on ? Dans les évangiles en langue grecque, on ne parle que d’amour Agapè, qui signifie un amour désintéressé et inconditionnel.
Haïg Jean YORGUI
Clermont-Ferrand
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