Téhéran menace de riposter face au projet de corridor de Zanguezour

L’Iran hausse le ton contre toute tentative d’établir une liaison directe entre l’Azerbaïdjan et son enclave du Nakhitchevan via le territoire arménien

Ali Akbar Velayati, principal conseiller du Guide suprême iranien, a lancé lundi un avertissement sans équivoque concernant le controversé « corridor de Zanguezour ». Dans un message publié sur le réseau social « X », le haut responsable a promis une « réponse ferme » de la République islamique à toute initiative visant à concrétiser ce projet d’infrastructure.

Des accusations à mots couverts

Sans désigner nommément les pays concernés, Velayati a dénoncé « certains gouvernements » qui « privilégient leurs propres intérêts » au détriment de la stabilité régionale. Ces accusations visent implicitement les efforts déployés par plusieurs acteurs pour établir une voie de communication directe entre l’Azerbaïdjan et son territoire isolé du Nakhitchevan, en traversant le sud de l’Arménie.

« Une fois de plus, certains gouvernements […] ont soulevé la question du corridor de Zanguezour et frappent à toutes les portes pour faire avancer leurs objectifs illégitimes dans le Caucase du Sud », a-t-il écrit dans son communiqué.

Un enjeu géostratégique majeur

Pour Téhéran, les implications de ce corridor dépassent largement les considérations économiques. Le responsable iranien avait précédemment souligné qu’une telle infrastructure équivaudrait à un « blocus terrestre » de l’Iran et de la Russie, compromettant leur influence géopolitique dans cette région stratégique.

L’opposition iranienne s’inscrit dans une logique plus large de préservation de son rôle traditionnel de pont commercial entre l’Orient et l’Occident. La République islamique considère ce projet comme une manœuvre géopolitique susceptible de bouleverser l’équilibre régional établi et de marginaliser sa position de carrefour énergétique et commercial incontournable.

Cette nouvelle escalade verbale illustre les tensions persistantes autour des reconfigurations géopolitiques post-conflit dans le Caucase du Sud, où chaque puissance régionale tente de préserver ses intérêts stratégiques.

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