Le Premier ministre Pachinian est arrivé à Paris depuis New York le 29 septembre, puis s’est rendu à Strasbourg en TGV pour participer aux sessions de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) qui ont débuté le 29 septembre et se poursuivront jusqu’au 3 octobre.
Le 30 septembre, Pachinian a prononcé un discours depuis la tribune du Conseil de l’Europe, lors de la quatrième session plénière de l’APCE.
Dans son intervention, le Premier ministre a souligné le rôle vital des institutions du Conseil de l’Europe dans le renforcement de la démocratie en Arménie.
Il a commencé par partager son expérience personnelle en tant qu’ancien prisonnier politique. Il a rappelé comment la persévérance du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ont été pour lui et pour d’autres une source d’espoir et de force, aboutissant finalement à sa libération anticipée. Pour cette raison, a-t-il noté, le peuple arménien ne considère pas le Conseil de l’Europe comme une organisation étrangère, mais comme la « continuation organique » des institutions étatiques arméniennes.
Pachinian a fièrement déclaré que depuis la Révolution de velours de 2018, toutes les élections qui ont eu lieu en Arménie (parlementaires et locales) ont été libres, équitables et compétitives, ce qui est sans précédent dans l’histoire du pays. Néanmoins, il a admis que des défis persistent, tels que les phénomènes d’achat de votes et de désinformation, qu’il a qualifiés d’« attaques hybrides » contre la démocratie.
Selon le Premier ministre, dans les conditions de crise profonde créées après la guerre de 2020, c’est la démocratie qui a sauvé l’État arménien. Lors des élections extraordinaires de 2021, le peuple a réaffirmé sa volonté et a donné au gouvernement un mandat clair pour parvenir à la paix.
Pachinian a déclaré qu’aujourd’hui la paix est établie entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ce qu’il considère comme une réalisation des gouvernements et des peuples des deux pays. Il a particulièrement souligné la Déclaration historique signée le 8 août à Washington grâce à la médiation personnelle du président américain Donald Trump. Comparant la paix à « un nouveau-né », le Premier ministre a appelé à la préserver avec des soins quotidiens.
En conclusion, le Premier ministre a réaffirmé l’engagement de l’Arménie envers les valeurs démocratiques. Comme indicateurs du succès de la révolution, il a mentionné l’implication sans précédent des femmes dans la vie publique et une croissance économique significative. Il a cependant admis qu’il reste encore beaucoup à faire dans les domaines de la réforme du système judiciaire, de la lutte contre la corruption et de la protection des droits de l’homme, se déclarant confiant que l’Arménie continuera à bénéficier du soutien du Conseil de l’Europe sur cette voie.
En fin de séance, le Premier ministre a répondu aux questions des délégués de l’APCE.
Dans le cadre de cette visite, le Premier ministre a eu une série de rencontres avec le président de l’APCE Theodoros Roussopoulos, le secrétaire général du Conseil de l’Europe Alain Berset, le président de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) Mattias Guyomar, ainsi qu’avec le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe Michael O’Flaherty.
Le 29 septembre, lors de la rencontre du Premier ministre avec le secrétaire général du Conseil de l’Europe Alain Berset, ce dernier a hautement apprécié la coopération active et fructueuse établie entre le Conseil de l’Europe et le gouvernement arménien, ajoutant que cette coopération a contribué à la mise en œuvre de réformes institutionnelles en Arménie. Berset s’est déclaré confiant que les programmes prévus conjointement continueront à être mis en œuvre avec succès à l’avenir.
Le Premier ministre arménien a, pour sa part, exprimé sa gratitude pour le chaleureux accueil et a noté que cette visite, six ans après la première de 2019, a lieu à une période importante. Selon Pachinian, l’Arménie, ayant surmonté les défis complexes des cinq dernières années, se trouve à un tournant de son développement. Il a dit que son pays considère le Conseil de l’Europe comme un partenaire stratégique pour le développement démocratique et a souligné à cet égard le rôle de cette institution dans le renforcement de la démocratie, des droits de l’homme et de la primauté du droit.
Les parties ont hautement apprécié le processus de coopération bilatérale, ont discuté des questions bilatérales à l’ordre du jour, abordant le processus des réformes démocratiques en Arménie.
Alain Berset a salué la pré-signature de l’accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et a exprimé l’espoir que l’établissement de la paix ouvrira de larges possibilités de développement pour la région du Caucase du Sud grâce à ce nouveau contexte.
Le 29 septembre, une rencontre a eu lieu à Strasbourg entre le Premier ministre Nikol Pachinian et le président de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) Mattias Guyomar.
Pachinian a hautement apprécié le rôle central de la CEDH dans le système européen pour la protection des droits de l’homme et a souligné l’importance de l’adhésion de l’Arménie au Conseil de l’Europe et à la CEDH, qui constitue l’un des piliers du renforcement de la démocratie et de la primauté du droit.
Le Premier ministre a présenté le processus des réformes juridiques mises en œuvre par le gouvernement arménien, soulignant leur orientation ciblée : l’indépendance du système judiciaire, l’efficacité et le renforcement de la reddition de comptes.
Mattias Guyomar a salué les réformes en cours en Arménie et s’est déclaré confiant qu’elles contribueront à l’amélioration du niveau de protection des droits de l’homme. Il a réaffirmé la volonté de la CEDH de poursuivre une coopération étroite avec l’Arménie.
Lors de la rencontre, les parties ont également discuté des questions relatives à l’application de la jurisprudence de la CEDH et ont abordé les perspectives d’élargissement de la coopération bilatérale dans le domaine de l’établissement du système judiciaire et de la protection des droits de l’homme.
Nikol Pachinian, lors d’un bref entretien avec des journalistes à Strasbourg le 29 septembre, a exprimé sa conviction que lors des élections législatives de 2026, le peuple renouvellera sa confiance aux autorités actuelles.
« Je suis convaincu que lors des élections législatives de 2026, le peuple nous renouvellera sa confiance pour gouverner. Car l’agenda de paix que nous mettons en œuvre est avant tout le sien ; c’est le peuple qui nous a mandatés pour cela », a déclaré Pachinian.