Samuel Karapetian, propriétaire de la plus grande entreprise privée d’Arménie, « Tashir », et bienfaiteur du Saint-Siège, se trouve derrière les barreaux depuis plus de 90 jours, sa déclaration « nous allons résoudre cela à notre manière » concernant le conflit État-Église ayant été considérée comme une menace contre la sûreté de l’État.
Il a récemment saisi, par l’intermédiaire de ses avocats français, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, afin de dénoncer « l’emprisonnement injuste » dont il fait l’objet depuis juin 2025.
Dans un communiqué publié à cette occasion, ses défenseurs affirment que M. Karapetian est détenu à la suite d’un différend avec le Premier ministre Nikol Pachinian. Ce conflit s’inscrirait, selon eux, dans la campagne menée par le chef du gouvernement contre l’Église apostolique arménienne, mais aussi dans une rivalité politique plus large, doublée de la volonté de M. Pachinian de mettre la main sur les entreprises du groupe Tashir.
Dans une lettre transmise à ses avocats, M. Karapetian dénonce de graves violations des principes fondamentaux de la procédure pénale. Il évoque une accusation « imaginaire », le rejet de son appel par un magistrat réputé proche du pouvoir et spécialement désigné pour l’affaire — qui a aussitôt été promu — ainsi que l’examen de ses autres recours par des juges également considérés comme acquis au gouvernement.
Ces dérives, souligne le communiqué, apparaissent d’autant plus inquiétantes que M. Pachinian avait été élu en promettant la modernisation et la démocratisation du pays. « Le tournant autoritaire adopté par le Premier ministre devient manifeste dans le cas de Samuel Karapetian », écrivent ses avocats.
Enfin, la défense de l’homme d’affaires insiste sur le rôle que pourrait jouer la France. Forte de son ancienne amitié avec l’Arménie et de son engagement commun dans de nombreux traités internationaux garantissant les droits de l’homme, la démocratie et la primauté du droit (Conseil de l’Europe, OSCE, Pacte international relatif aux droits civils et politiques, etc.), Paris disposerait, selon eux, d’un fondement juridique pour intervenir. C’est dans ce contexte qu’une lettre officielle a été adressée au ministre Jean-Noël Barrot, le 29 septembre 2025, afin de solliciter l’appui du gouvernement français — réception confirmée par le Quai d’Orsay.