Le primat du diocèse d’Aragatsotn, Mgr Mkrtich Proshian
Le Comité d’enquête évoque des « actes de procédure probatoire », tandis que le Défenseur des droits de l’Homme signale des violations des droits. L’un des cinq autres ecclésiastiques conduits au poste de police a été libéré.
La situation de tension nationale en Arménie, notamment due à la confrontation entre l’Église et l’État, s’est encore aggravée le 15 octobre, lorsque les forces de l’ordre, après une série de perquisitions, ont conduit au poste de police le primat du diocèse d’Aragatsotn de l’Église apostolique arménienne, l’évêque Mkrtich Proshian, ainsi que cinq autres ecclésiastiques du même diocèse : les pères Parren, Manouk, Hayk, Ghevond et Mkrtich. En fin de journée, l’avocat Ara Zohrapian a annoncé que l’évêque Proshian avait été arrêté ; un peu plus tard il a été condamné à deux mois d’emprisonnement. Par ailleurs, dans son communiqué à ce sujet, le Saint-Siège d’Etchmiadzine parle de 14 personnes conduites au poste de police, et non de 6.
Le Comité d’enquête a confirmé que des « actes de procédure et de preuve nécessaires » sont en cours dans le cadre d’une procédure pénale. Selon le communiqué officiel, l’affaire concerne des cas d’« entrave ou de contrainte à l’organisation ou à la participation à des rassemblements, en usant de son autorité ou de ses pouvoirs de fonction, ainsi que d’incitation matérielle pour assurer la participation à ces rassemblements ». Plus tard, Me Zohrapian a précisé que l’accusation portée contre l’évêque Proshian concernait les faits susmentionnés, ainsi que l’influence sur les résultats du vote électoral.
Le bureau du Défenseur des droits de l’Homme (DDH) a immédiatement réagi aux événements, et son « groupe d’intervention rapide » s’est rendu au Comité d’enquête pour s’informer sur place de la situation des droits des ecclésiastiques. Sur la base des résultats de leur visite, le bureau du DDH a publié une déclaration contenant des informations préoccupantes, constatant plusieurs violations graves :
Le Défenseur a qualifié ces pratiques d’« inadmissibles » et a souligné que le respect des droits de l’homme doit être une priorité dans toute procédure pénale.
Au cours de la journée, l’un des ecclésiastiques conduits au poste, le père Parren Arakeian, pasteur spirituel du monastère de Saghmosavank, a été libéré. En sortant du bâtiment du Comité d’enquête, il a déclaré aux journalistes qu’aucune action d’enquête n’avait été menée avec sa participation.