Aliev n’a pas l’intention de venir à Erevan pour participer au sommet de la Communauté politique européenne

Le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, ne juge pas nécessaire de venir en Arménie pour participer au sommet de la Communauté politique européenne qui doit se tenir à Erevan en mai 2026.

C’est ce que rapporte le média azerbaïdjanais Caliber.az. Le média, citant une source diplomatique, indique que compte tenu du niveau actuel des relations bilatérales, la visite d’Aliev à Erevan n’est pas considérée comme une étape opportune ou nécessaire. Selon le média, l’Azerbaïdjan part du « principe des actions réelles ». « Tant que la base juridique n’est pas formalisée et que les engagements ne sont pas remplis, de telles mesures peuvent être prématurées. Une visite de haut niveau sans traité (de paix) signé et sans mise en œuvre des mécanismes pourrait créer la fausse impression que le processus est prétendument terminé », rapporte Caliber.az.

Rappelons que le ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, avait annoncé que les présidents de la Turquie et de l’Azerbaïdjan étaient invités à Erevan pour participer au sommet de la Communauté politique européenne en mai.

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Bien que l’absence de ce « respectable » participant ne soit peut-être pas en soi une grande perte diplomatique pour le sommet d’Erevan, la justification de son refus par le président azerbaïdjanais, elle, invite à de sérieuses réflexions.

Il ne s’agit pas tant d’un refus procédural que d’un refus sur le fond, qui devient le miroir révélateur du profond fossé qui persiste entre les positions officielles d’Erevan et de Bakou.

Alors que les dirigeants arméniens et les cercles qui leur sont proches tentent de présenter au public intérieur et extérieur le discours selon lequel la paix est presque à portée de main ou « acquise », cette réponse venue de Bakou témoigne d’une toute autre réalité.

La position d’Aliev, telle qu’interprétée par les sources azerbaïdjanaises, est claire : tant que « la base juridique n’est pas formalisée » et qu’il n’y a pas de traité signé, se rendre à Erevan n’est rien d’autre qu’une tentative vaine de créer une « fausse impression » de fin du processus. Ainsi, Aliev non seulement refuse de venir à Erevan, mais il affirme aussi publiquement que – selon l’approche de la partie azerbaïdjanaise – il n’y a encore aucun résultat tangible sur la table des négociations.

Éditorial