La sécurité au XXIe siècle exige la mise en commun et la complémentarité des compétences de tous les citoyens, femmes et hommes. Par conséquent, pour l’Arménie, l’implication des femmes dans le système de sécurité, et plus particulièrement au sein des forces armées, ne constitue pas une simple mesure symbolique, mais bien une nécessité stratégique.
C’est l’opinion exprimée par le secrétaire du Conseil de sécurité d’Arménie, Armen Grigorian, lors de la conférence internationale intitulée « Défense et sécurité efficaces : promouvoir une participation significative des femmes dans les forces armées arméniennes et au-delà ».
« Les structures de sécurité modernes nécessitent des compétences variées : sensibilité culturelle, aptitudes linguistiques, maîtrise de la cybersécurité et des technologies de l’information, perception psychologique et sociale, ainsi qu’une capacité à communiquer de manière constructive avec les collectivités locales. Des études menées dans divers pays montrent qu’une participation équilibrée des femmes et des hommes au sein des forces armées rend l’action de ces structures plus efficace, leur permettant de résoudre des problèmes complexes avec plus de succès », a déclaré M. Grigorian.
Il a noté que les femmes demeurent minoritaires dans le secteur de la défense et de la sécurité, en particulier aux postes de direction. En conséquence, le gouvernement arménien prend des mesures cohérentes pour promouvoir le rôle des femmes et créer des opportunités plus inclusives.
« L’un des exemples majeurs est l’instauration du service militaire volontaire de six mois pour les femmes. Ce dispositif permet aux femmes âgées de 18 à 27 ans de suivre une formation militaire et, en cas d’achèvement du service avec succès, de percevoir une somme d’environ 2 500 euros. Un autre exemple concret en Arménie est la formation d’un bataillon entièrement composé de personnel féminin », a noté M. Grigorian.
Il a précisé que des conditions spécifiques et des infrastructures développées ont été mises en place pour ce bataillon féminin, afin d’organiser le service de manière appropriée et d’obtenir des résultats probants. M. Grigorian a particulièrement souligné la participation des militaires arméniennes aux missions de maintien de la paix à l’étranger, ce qui renforce la contribution de l’Arménie à la sécurité et à la paix mondiales. L’implication des femmes s’est progressivement étendue à de nouveaux domaines professionnels : médecine militaire, logistique, enseignement militaire, ainsi que certains maillons du renseignement.
« Au-delà des forces armées, il existe en Arménie une culture d’inclusion plus large. Aujourd’hui, des femmes occupent certains des postes les plus élevés dans les domaines de la sécurité intérieure et extérieure, ainsi que de la justice. Par exemple, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Justice, le chef du Service de renseignement extérieur et le Procureur général sont des femmes. Ces exemples témoignent de nos progrès dans la gouvernance de la sécurité, même si nous reconnaissons qu’il reste un travail considérable à accomplir pour atteindre le résultat escompté. Les femmes occupant de hautes fonctions inspirent de nombreuses jeunes filles en leur montrant que ces opportunités leur sont accessibles », a détaillé le secrétaire du Conseil de sécurité.
Il est convaincu que les femmes dirigeantes, par leur exemple, élargissent l’horizon des rêves des jeunes filles, offrant l’espoir d’un avenir meilleur. Selon M. Grigorian, il est évident que la question de l’égalité des femmes dans le secteur de la sécurité ne peut être résolue que si elle l’est également dans les autres sphères de la vie publique ; ce problème exige donc une approche globale et non fragmentaire. D’après le secrétaire du Conseil de sécurité, le pouvoir exécutif, l’Assemblée nationale, le pouvoir judiciaire, la société civile et les médias ont tous un grand travail à accomplir dans cette direction.
« En amont du 25e anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU (« Femmes, paix et sécurité »), qui a été célébré en octobre de cette année, l’Arménie a élaboré son troisième plan d’action national. Celui-ci réaffirme l’engagement du gouvernement à renforcer le rôle des femmes et à lutter contre les violences faites aux femmes. Au niveau du droit international, l’Arménie se conforme au droit international humanitaire de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ainsi qu’aux normes établies par l’Organisation internationale du travail », a déclaré M. Grigorian.
Il a également souligné l’importance des mécanismes de contrôle. À cet égard, l’Assemblée nationale, les ONG et l’institution du Défenseur des droits de l’homme jouent un rôle significatif dans la promotion de l’égalité des femmes au sein des structures de défense et de sécurité, ainsi que dans la prévention des discriminations ou du harcèlement. En effet, l’implication des femmes renforce la transparence et favorise la mise en œuvre des réformes nécessaires.
« La vision de la sécurité de l’Arménie est globale : elle englobe la protection des droits de l’homme, la confiance institutionnelle, la stabilité démocratique et l’inclusion sociale. Le rôle des femmes dans l’ensemble du système de sécurité — des ministères jusqu’au commandement militaire, des missions de maintien de la paix à la ligne de front,— renforce notre potentiel national et consolide les fondements d’une paix durable. L’Arménie poursuit sur la voie des réformes ; nous sommes donc déterminés à collaborer étroitement avec nos partenaires internationaux, dont l’expérience, le soutien et l’implication favorisent des réformes vitales pour la sécurité commune et la stabilité régionale », a conclu M. Grigorian.