CONFLIT ARMÉNIE-AZERBAÏDJAN – Pachinian propose à l’Azerbaïdjan de clore simultanément les dossiers du retour des Arméniens du Haut-Karabakh et de l’« Azerbaïdjan occidental »

Le Premier ministre Pachinian propose à l’Azerbaïdjan d’élaborer conjointement une feuille de route pour clore en parallèle les questions du retour des Arméniens du Haut-Karabakh et du soi-disant « Azerbaïdjan occidental ». Le chef du gouvernement arménien s’est exprimé à ce sujet lors d’un entretien avec des journalistes en Allemagne, réagissant à une déclaration du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères concernant le document sur l’agenda de partenariat stratégique Arménie-UE. Bakou avait exprimé son mécontentement face à l’utilisation, dans ce document, de la formulation « Arméniens du Karabakh devenus réfugiés à la suite des opérations militaires de l’Azerbaïdjan ».

M. Pachinian a souligné la contradiction d’une situation où l’Azerbaïdjan continue, d’une part, d’utiliser la rhétorique du soi-disant « Azerbaïdjan occidental » et se plaint, d’autre part, de la mention des réfugiés arméniens du Karabakh dans le document stratégique Arménie-UE. 

Le Premier ministre a rappelé avoir déjà qualifié de dangereux le sujet du retour des Arméniens du Karabakh. 

« Je souhaite faire maintenant une proposition ouverte et publique à l’Azerbaïdjan, car autant ce sujet leur pose problème, autant il nous en pose aussi. Je propose que nous adoptions une feuille de route commune pour clore ces deux sujets en parallèle. J’ai dit à notre peuple du Karabakh que leur retour n’était pas réaliste. Si nous poursuivons l’agenda du retour, cela signifie que nous relançons le Mouvement du Karabakh. Or, j’ai dit que nous ne devions pas poursuivre ce mouvement. Le Mouvement du Karabakh est terminé, et les tentatives de le raviver ne sont pas utiles. Mais d’un autre côté, on voit en Arménie que l’Azerbaïdjan utilise constamment le terme incompréhensible d’“Azerbaïdjan occidental”. Il faut maintenant comprendre qui est la cause de quoi, quelle est la cause et quelle est la conséquence. Je fais une proposition directe : asseyons-nous, élaborons une feuille de route pour exclure ce sujet, car l’exclusion de ce sujet signifie, sur le plan stratégique et à long terme, l’exclusion totale de toute situation conflictuelle », a déclaré Nikol Pachinian.

Erevan rejette les allégations de Bakou : « L’agenda de partenariat stratégique Arménie-UE ne contredit pas le processus de paix »

Le ministère arménien des Affaires étrangères a répondu à la déclaration de son homologue azerbaïdjanais, selon laquelle « l’agenda de partenariat stratégique signé entre l’Arménie et l’Union européenne contredit le processus de paix entre les deux pays ». 

Réagissant aux allégations azerbaïdjanaises, la porte-parole du ministère, Ani Badalian, a souligné que cet agenda reflète le contenu d’une coopération qui s’est formée et approfondie au fil des années. Mme Badalian a noté que cette coopération repose sur des valeurs communes et des intérêts mutuels, ajoutant que le document exprime à la fois l’orientation européenne des citoyens arméniens et le soutien de l’UE à la souveraineté, à l’intégrité territoriale, à la démocratie et à la résilience socio-économique de l’Arménie. 

Selon la porte-parole, cet agenda non seulement ne constitue pas un obstacle aux efforts de consolidation de la paix régionale, mais il a, au contraire, vocation à renforcer ce processus. Elle a rappelé que les négociations sur le partenariat stratégique Arménie-UE étaient en principe achevées dès le mois de juin et que le texte contient une vision commune pour l’avenir, notamment des engagements mutuels concernant la stabilité, la prospérité et la paix régionales. Mme Badalian a également rappelé que, dans la déclaration conjointe adoptée à l’issue de la réunion du Conseil de partenariat Arménie-UE tenue le même jour, l’Union européenne a salué avec satisfaction le « tournant historique » enregistré entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan lors du sommet pour la paix à Washington en août dernier. Il a été souligné que l’UE réaffirmait une fois de plus son soutien au renforcement et à l’établissement de la paix entre les deux pays.

Éditorial