Les dirigeants arménien et azerbaïdjanais ont fait des progrès dans la négociation d’un traité de paix bilatéral, délimitant la frontière arméno-azerbaïdjanaise et ouvrant des liaisons de transport entre les deux pays, a déclaré lundi le président du Conseil européen, Charles Michel, après avoir organisé de nouvelles discussions entre eux.
Michel a tenu une réunion trilatérale avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev à Bruxelles pour la deuxième fois en moins de deux mois.
« Les dirigeants ont convenu de faire avancer les discussions sur le futur traité de paix régissant les relations interétatiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan », a déclaré Michel aux journalistes. « Des équipes dirigées par les ministres des Affaires étrangères [arménien et azerbaïdjanais] feront avancer ce processus dans les semaines à venir. »
« En plus de cette piste, j’ai également souligné aux deux dirigeants qu’il était nécessaire que les droits et la sécurité de la population arménienne au Karabakh soient abordés », a-t-il déclaré.
Michel n’a pas précisé si Aliev et Pachinian étaient d’accord sur l’ordre du jour des négociations prévues sur le traité arméno-azerbaïdjanais. Le bureau de Pachinian n’a signalé aucun accord à cet effet dans une déclaration sur le sommet de Bruxelles.
Michel a annoncé à la suite du dernier sommet qu’une commission arméno-azerbaïdjanaise nouvellement formée sur la démarcation de la frontière tiendrait sa première réunion « dans les prochains jours ». En outre, a-t-il dit, Aliev et Pachinian ont fait des progrès significatifs vers l’ouverture de la frontière au commerce et aux expéditions de fret.
« Ils se sont notamment mis d’accord sur des principes d’administration des frontières, de sécurité, de redevances foncières mais aussi douanières dans le cadre du transport international », a-t-il déclaré sans plus de précisions. « Les vice-premiers ministres [d’Arménie et d’Azerbaïdjan] feront avancer ce travail dans les prochains jours. »
Le bureau de Pachinian a déclaré à cet égard que les deux dirigeants sont parvenus à un accord sur « la poursuite des travaux sur l’ouverture des communications régionales ».
On ne sait pas si les deux parties avaient aplani leurs divergences sur le statut d’une route et d’un chemin de fer arméniens qui relieraient l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan. Aliev a déclaré que les personnes et les marchandises qui les traversent doivent être exemptées des contrôles aux frontières arméniennes. Les dirigeants arméniens ont jusqu’à présent rejeté ses demandes d’un corridor terrestre exterritorial.
Des liaisons de transport arméno-azerbaïdjanaises sont envisagées par un cessez-le-feu négocié par la Russie qui a mis fin à la guerre de 2020 au Karabakh. Peu après la trêve, la Russie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont mis en place une commission trilatérale chargée d’en définir les modalités pratiques. La commission ne s’est pas réunie depuis décembre.
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