La cérémonie traditionnelle de bénédiction du Saint Chrême a eu lieu en la cathédrale Saint-Grégoire l’Illuminateur d’Antélias, une cérémonie qui, selon la tradition, a lieu tous les sept ans. Il s’agit de la dixième bénédiction du Saint Chrême dans l’histoire du catholicossat de la Grande Maison de Cilicie. Des fidèles de l’Église arménienne des quatre coins du monde étaient présents pour l’occasion.
Le vendredi 1er juillet, Sa Sainteté Aram Ier est sorti de sa résidence catholicossale pour diriger et présider la procession et la cérémonie de la bénédiction du Saint Chrême. Dans une procession solennelle, deux ecclésiastiques portant le coffre renfermant la Main droite de Grégoire l’Illuminateur, des évêques et des congrégationnistes portant le Chrême de Sainte Etchmiadzine, l’ancien Chrême, le baume et l’huile de rose se sont rendus jusqu’à l’entrée de la cathédrale et ont monté les marches de l’autel.
Les jours précédents, plusieurs milliers de pèlerins avaient afflué à la cathédrale d’Antelias depuis diverses communautés de la diaspora et l’Arménie. En présence des pèlerins, l’enceinte de la cathédrale d’Antelias était encore plus belle. La présence d’un grand nombre de croyants a confirmé le fort attachement de notre peuple à l’Église arménienne, au catholicossat de la Grande Maison de Cilicie, à sa mission de foi, et à sa loyauté envers les fidèles.
Sa Sainteté Aram Ier a présidé la cérémonie de bénédiction du Saint Chrême. En plus des responsables diocésains du catholicossat de la Grande Maison de Cilicie, le représentant du Catholicos de tous les Arméniens, le père Mouchegh Papayan, le primat du diocèse d’Artsakh, le père Vrtanes Abrahamian, et le patriarche arménien de Constantinople, le père Aram Atechian, étaient présents à la cérémonie.
Étaient également présents le patriarche des Assyriens, Afram II, le représentant personnel du pape François, ainsi que des représentants des églises copte orthodoxe, maronite, grecque orthodoxe, grecque catholique, assyrienne catholique, arménienne catholique, chaldéenne et évangélique. Des personnalités de haut rang de l’État, dont l’ambassadeur de la République d’Arménie au Liban, des membres de l’administration centrale nationale, des représentants d’organismes et d’associations et un grand nombre de pèlerins étaient également présents. Les chefs de diverses églises qui ne pouvaient pas assister à la cérémonie personnellement ou par l’intermédiaire de leurs représentants, ont envoyé des lettres de félicitations à Sa Sainteté.
Les cantiques du rituel de la bénédiction ont été interprétés par la chorale « Chnorhali » du catholicossat, dirigée par le père Zaven Nadjarian.
La cérémonie s’est poursuivie par des lectures bibliques et des prières dites par Sa Sainteté et par les évêques, demandant la bénédiction divine et l’action du Saint-Esprit. Le couvercle du chaudron historique du Saint Chrême a été cérémonieusement ouvert, et sur invitation du chef de la cérémonie, le père Makar Achkarian, les évêques ont remis l’un après l’autre l’huile de rose parfumée et le baume à Sa Sainteté qui, après avoir lu des prières, a mélangé le nouveau Chrême. Ensuite, il a mélangé le nouveau Chrême au Chrême d’Etchmiadzine, en signe de l’union inséparable de l’Église arménienne. Enfin, du bec de la colombe, il a versé l’ancien Chrême fabriqué par les honorables patriarches. Pour finir, le catholicos a béni de la Main droite de Grégoire l’Illuminateur le Chrême et les milliers de personnes présentes.
Le discours du Catholicos de tous les Arméniens, Karekine II, a été lu par le père Mouchegh Papayan. Il y exprimait ses salutations fraternelles à Aram Ier, ainsi que ses bénédictions et son amour aux ecclésiastiques et aux fidèles.
A la fin de la cérémonie, Sa Sainteté a adressé son message aux milliers de croyants présents et aux enfants de notre peuple aux quatre coins du monde via une retransmission en direct.
A propos du Saint Chrême, il a dit : « La bénédiction du Saint Chrême n’est pas qu’une cérémonie rituelle. C’est la descente de Dieu sur Terre et l’élévation de l’homme au ciel. C’est un moment profond de communion entre Dieu et l’homme, avec l’action du Saint-Esprit. La bénédiction du Saint Chrême, c’est un moment d’illumination spirituelle et de renouveau national à travers l’union de nos traditions, de nos valeurs et de nos expériences spirituelles et nationales. Profonde est la signification et merveilleux est le mystère du Saint Chrême des Arméniens. Toute la bonté de la création de Dieu est dans le Chrême, avec une fusion harmonieuse de plus de quarante fleurs et herbes avec l’huile. Au-delà de son existence matérielle, le Chrême est la rosée de la sainteté céleste sur notre vie pécheresse et le rayon de lumière divine au-dessus de notre ciel sombre. »
Poursuivant son discours, Sa Sainteté a déclaré : « Ce moment rempli des senteurs du Chrême est un moment de renouveau de notre vie spirituelle, de réaffirmation de notre identité nationale, et en même temps, une invitation céleste aux enfants de la nation portant le sceau du Chrême.
Restez fidèle au signe du Saint Chrême gravé sur votre front, à son mystère et à son commandement. Restez fidèle au message éternel du Saint Chrême.
Avec le Saint Chrême, nous sommes unis et forts.
Avec le Saint Chrême, l’Arménie, l’Artsakh et la diaspora sont une entité indivisible.
Avec le Saint Chrême, nous sommes une nation qui se dirige vers un avenir victorieux. »
A la fin de son discours, le catholicos Aram Ier a adressé une prière au Dieu Tout-Puissant, demandant les grâces du Saint-Esprit. « Oh Seigneur, que ce Chrême honore de bénédictions célestes les jours, les pensées et les œuvres des enfants de notre peuple. Que ce Chrême répande la sainteté sur notre vie pleine de péchés visibles et invisibles. Qu’avec l’onction de ce Chrême, la vie de nos enfants s’épanouisse par les grâces du Saint-Esprit, que nos cultivateurs spirituels accomplissent leur mission chrétienne avec une profonde conscience de leur vocation, que nos églises soient illuminées par les prières et la participation des fidèles. Que par le contact avec ce Chrême, les malades soient guéris, les maux disparaissent et que les mauvais soient vaincus. Que ce Chrême illumine le ciel sombre et les chemins perdus de notre vie, nettoie nos âmes, purifie nos cœurs et bénisse nos vies. Que ce Chrême, Ô Seigneur, unisse les enfants de notre peuple d’Arménie, d’Artsakh et de la diaspora autour de notre nation et de notre patrie en ce moment décisif de notre histoire. Puisse cette sainte lumière devenir une source éternelle de bénédictions célestes, de renaissance spirituelle, d’unité nationale et de vie éternelle pour l’Arménie. »
Le patriarche des Assyriens, Afram II, a prononcé un discours dans lequel il a souligné que malgré les défis auxquels le monde est confronté, les Églises chrétiennes s’évertuent à faire face ensemble à toutes sortes de difficultés. Il a rappelé la relation séculaire entre les peuples arméniens et assyriens et leurs églises, soulignant que cette cérémonie fournit une occasion de restaurer l’esprit fraternel qui existe entre les deux églises et les deux peuples.
Le représentant papal a prononcé le discours de bienvenue du pape François. Dans son discours, le Pape a fait référence à l’étroite relation qui existe entre le Vatican et le Catholicos de la Grande Maison de Cilicie et a joint sa prière aux pèlerins réunis dans la cathédrale d’Antelias.
La cérémonie de la bénédiction du Saint Chrême s’est achevée par une prière de protection du Catholicos, la marche « Cilicie » et les hymnes patriarcaux « I Veh Partsants » et « Pacte cilicien ».