Mensonge et racisme, les deux piliers de la propagande azerbaïdjanaise

Par Sahak SUKIASYAN

M. Zahid Safaroglu est visiblement l’une des « belles » plumes du site azerbaïdjanais « Musavat.com ».
Le 28 août dernier, soit cinq jours après l’occupation des trois localités d’Aghavno, de Nerkine Sous et de Pertsor par l’armée de son pays, il s’exprimait au sujet du devenir de l’église de la Sainte Ascension du Christ de Pertsor.
Après une longue réflexion et au prix d’un grand effort, j’ai décidé de traduire son « article » qui est l’expression la plus parfaite de l’arménophobie qui règne dans les médias de son pays.
Comme toutes les langues orientales, le turc, qu’il soit « ottoman » ou « azéri », est très riche en images souvent difficiles à traduire dans les langues occidentales. De ce fait, jai parfois dû m’éloigner du mot à mot total pour proposer un texte intelligible au lecteur francophone. Concernant la volée d’insultes adressée à la République d’Arménie, ne trouvant pas d’équivalents en français « politiquement correct »,
j’ai conservé les termes proposés par « Google-traduction » qui dans leur « rusticité » traduisent, me semble-t-il, au plus juste le jugement que porte ce monsieur et nombre de ses compatriotes sur le peuple arménien.
Dans un État dans lequel le mensonge est érigé en « valeur nationale », existe également un racisme sordide qui n’a son équivalent que chez son grand frère et protecteur turc. Dans ses expressions, ce racisme n’est d’ailleurs pas sans lien avec celui des Jeunes-Turcs et du Troisième Reich.
Dans n’importe quel Etat de droit digne de ce nom, j’allais dire « civilisé », l’auteur de ces lignes serait traîné devant un tribunal. En Azerbaïdjan, non seulement le racisme n’est pas poursuivi, mais il est encouragé et récompensé. Tout le monde a évidemment en tête la décapitation à la hache du soldat Kourken Markaryan par Ramil Safarov, un militaire azéri, dans le cadre d’une formation organisée par l’OTAN en 2004 à Budapest.
En 2012, un article de l’hebdomadaire « Le Point » relate le retour à Bakou du meurtrier : « Accueilli en héros, Safarov a en outre été promu au rang de major, reçu une maison et obtenu le paiement de son salaire pour les huit années qu’il a passées en Hongrie, en dépit d’assurances données par Bakou à Budapest selon lesquelles l’officier purgerait sa peine en Azerbaïdjan ». Ilham Aliev s’était également empressé d’ajouter que ce militaire était en réalité une « victime » de la guerre du Haut-Karabakh.
Les choses sont limpides : racisme et mensonge sont les deux piliers sur lesquels repose la propagande d’Etat de l’Azerbaïdjan qui se déploie dans le monde entier et dans tous les milieux, diplomatiques, culturels et religieux.
A titre personnel, je tire deux enseignements de cet « article » car, comme aimait à le répéter mon grand-père maternel rescapé du génocide de 1915 : « On gagne toujours beaucoup à apprendre de l’ennemi. »
A défaut de défendre physiquement l’Arménie, la diaspora doit aujourd’hui la défendre par un travail acharné, incessant et généralisé d’opposition à la propagande azéro-turque en insistant en particulier sur le fait que le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’est nullement religieux – comme le prouvent les liens qui existent entre l’Arménie et de nombreux pays musulmans – mais purement civilisationnel.
Si bien sûr ce mot a encore un sens dans un « Occident » visiblement très désorienté.
Ci-dessous, la traduction du texte de Zahid Safaroglu.

Comment une maison azerbaïdjanaise s’est transformée en église arménienne : vandalisme dans la rue Hazi Aslanov

Si nous cherchons à énumérer trois traits importants caractéristiques de l’identité arménienne, le premier est sans aucun doute l’ingratitude, le second est l’hypocrisie génétique et le troisième est le sens de la falsification transmis par le biais du sang. Durant les trente ans d’occupation des terres azerbaïdjanaises, ces trois qualités singulières qui sont considérées comme les « marques de reconnaissance » des Arméniens sont apparues dans toute leur nudité et ont été révélées au monde entier. Par exemple, construire une « église » dans un pays étranger qu’ils occupaient, où les Arméniens n’ont jamais vécu dans l’Histoire, pour ensuite la présenter au monde comme un monument de « l’antique patrimoine culturel et religieux arménien » ne pouvait que venir à l’esprit de cette tribu effrontée, espiègle et mentalement malade.
Certes, ils professent que « la vie d’un mensonge d’adultère dure toujours 40 jours ». Mais leurs mensonges perdurent parce que dans le monde, principalement dans le monde chrétien occidental, il y a des gens qui croient aux mensonges des Arméniens. Il y a même des cercles qui se mettent en quatre au service de ces mensonges, alors que la patrie de la communauté turco-musulmane se réduit de plus en plus, afin que les peuples et les États turcs ne soient pas en mesure de se renforcer, de se rassembler et de s’unir. Pour résumer, nous avons affaire au problème de la « carte arménienne ».
Mais ne nous éloignons pas du sujet.
Il est déjà établi que les représentants de cette tribu sauvage ont construit une « église arménienne »
dans Jabrayil occupé (Mékhakavan) et dans la localité de Latchine. Toute honte bue, leur Catholicos a également « béni » ces édifices, comme s’il s’agissait du territoire de leurs aïeux ; parce que le sens premier du mot « bénédiction » est lié au principe du « halal » (de ce qui est autorisé). Si telle est la conception de leur prêtre irréligieux et impie à propos du « halal », on peut alors aisément imaginer ce qu’en pensent les gens ordinaires…
On sait que « l’église » de Jabrayil a été rasée l’année dernière. Le sort de celle de Latchine n’a pas encore été décidé. La décision sera prise par l’Etat azerbaïdjanais. Dans tous les cas, la décision finale concernant tous les bâtiments légaux et illégaux construits sur notre territoire revient à l’État. S’il est jugé acceptable, le bâtiment appelé « église » pourra également être utilisé à des fins utilitaires. Nous en avons le droit absolu. Mais quoi que nous fassions, il ne fait aucun doute que les Arméniens n’arrêteront pas leur « sombre propagande » contre nous.
Si dans le monde occidental, ceux qui mettent l’accent sur les mensonges arméniens n’y trouvent rien à redire, si un Français pro-arménien convaincu est à la tête de l’UNESCO, nous n’avons pas le droit de nous asseoir et d’attendre !
Autrement dit, plutôt que de nous interroger sur la transformation de la prétendue « église », nous devrions penser à neutraliser la contre-propagande arménienne et aussi le principe au nom duquel les Arméniens ont essayé d’obtenir une légitimisation de leur occupation pendant des centaines d’années au nom du principe religieux : « Là où il y a une église arménienne, une croix arménienne, là se trouvait l’antique patrie arménienne ». Au nom de ce principe, la traditionnelle complainte sur « l’église » de Latchine a donc déjà débuté.
Le 18 août, avant d’abandonner « l’église » construite pendant les années d’occupation (1996-98) à Latchine, ils y ont organisé une dernière « célébration cultuelle »,
et, après leur départ, ils ont fait circuler une fausse nouvelle, indiquant que l’Azerbaïdjan s’apprêtait à transformer l’ancienne
« église arménienne » de Latchine en mosquée. Pourtant, nous disposons de beaucoup de documents complémentaires qui bousculent cette « construction ». Il nous faut donc présenter, tout d’abord dans le monde chrétien, dénoncer ces artefacts arméniens auxquels on accorde tant de crédit.
En réalité, l’église que les Arméniens tentent de présenter comme un « monument historique »,
a été construite sur le site de la maison de Gubad Ibrahimov, un habitant de Latchine. En 1988, Gubad Ibrahimov vivait dans une maison particulière, au 35 de la rue Hazi Aslanov, au centre du district de Latchine. La personne déplacée – Ibrahimov – estime que la construction illégale sur le site de sa maison devrait être démolie. Cependant, il n’insiste pas pour reconstruire sa maison sur son terrain après avoir détruit le bâtiment arménien illégal. D’après lui, presque tout à Latchine devrait être reconstruit et la décision de ce qu’il faut y construire devrait être prise par l’État azerbaïdjanais.
Dans une déclaration aux médias, Ibrahimov précisait : « Notre objectif principal est de dénoncer la propagande internationale des Arméniens à propos de la prétendue “antique église de Latchine”. Il est nécessaire de mettre en évidence cette question dans la société et les médias autant que possible, d’informer les structures internationales ».
L’homme a tout à fait raison. Bien que nous ayons vaincu l’envahisseur sur le champ de bataille et que la guerre soit terminée, la guerre de la propagande et de l’information n’est pas encore terminée. On continue avec cette voisine minable, salope, fausse et détestable. Peut-être que cette affaire durera jusqu’à la fin du monde. Parce que cette « maladie arménienne » chronique est très profondément enracinée et parce que les Arméniens et leurs protecteurs internationaux, comme l’UNESCO, nient constamment cette maladie.
Cela signifie que nous devons tripler nos efforts.
Nous devons également être capables de briser l’échine de l’ennemi dans les domaines de la diplomatie et de la propagande.