Les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan et Jeyhun Bayramov se sont rencontrés dimanche à Genève pour des entretiens décrits la semaine dernière par le Premier ministre arménien Nikol Pachinian comme le début de « négociations de fond » sur un traité de paix.
Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev ont convenu lors de leur dernière série de pourparlers plus tôt cette année à Bruxelles d’organiser une réunion entre leurs ministres des Affaires étrangères « pour travailler sur des projets de texte » d’un traité de paix.
Dans un communiqué, le ministère arménien des Affaires étrangères a déclaré que « les parties ont échangé des vues sur un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan » et « ont évalué positivement leur compréhension mutuelle sur le déblocage des routes de transport régionales sous la souveraineté et la juridiction des pays » qu’elles traversent.
Cela fait écho aux propos tenus la semaine dernière par le vice-Premier ministre russe Alexey Overchuk qui a effectivement exclu les demandes répétées de Bakou pour un corridor terrestre reliant l’Azerbaïdjan continental et le Nakhitchevan via l’Arménie.
Le traité de paix devrait également viser à « garantir les droits et les garanties de sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh, notamment par la mise en place d’un mécanisme de discussion entre Stepanakert et Bakou », a déclaré l’Arménie.
Cela vient après que Pachinian a appelé la semaine dernière à des « discussions » directes entre Stepanakert et Bakou pour « garantir les droits et la sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh ».
Lors de sa rencontre avec Bayramov, Mirzoyan a également souligné la nécessité d’introduire des « mécanismes internationaux de contrôle des frontières », faisant écho à l’appel de Pachinian la semaine dernière pour une « mission à long terme ou permanente » pour surveiller la frontière arméno-azerbaïdjanaise.
Mirzoyan s’est également engagé à demander des comptes pour les « crimes de guerre commis par les forces armées azerbaïdjanaises » dans les « instances internationales ».
En outre, Mirzoyan a réitéré à Bayramov que l’Azerbaïdjan devait retirer ses forces du territoire arménien et libérer tous les Arméniens restants détenus en Azerbaïdjan.
Lundi, Pachinian a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir omis à plusieurs reprises de libérer les Arméniens en captivité malgré les accords en ce sens, apparemment conclus lors de pourparlers de haut niveau plus tôt cette année.
Pendant ce temps, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a déclaré que Bayramov avait souligné l’importance d’ouvrir des routes de transit régionales, de délimiter la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et « le retrait complet des unités armées arméniennes des territoires de l’Azerbaïdjan », autrement dit l’Armée de défense du Karabakh, que l’Azerbaïdjan a appelé à plusieurs reprises à être dissoute.
Outre ses entretiens avec Bayramov, Mirzoyan a tenu des réunions séparées à Genève avec Philip Reeker et Brice Roquefeuil, les coprésidents américain et français du groupe de Minsk. Le représentant russe du groupe de Minsk était notamment absent à Genève dimanche.
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