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ARMÉNIE – AZERBAÏDJAN – Mirzoyan propose de retirer mutuellement les troupes des frontières interétatiques, Bakou refuse

Le 13 décembre, le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a annoncé lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue estonien Margus Tsakhna, en visite de travail à Erevan, que l’Arménie et l’Azerbaïdjan discutaient de l’idée de retirer leurs troupes des frontières interétatiques, ajoutant que l’accord entre le bureau du Premier ministre Pachinian et l’administration du président azerbaïdjanais Aliev n’est pas la seule démarche visant au rétablissement de la confiance.

« Nous partons du principe que le retrait des troupes aura réellement un effet positif et contribuera à prévenir toute nouvelle provocation. Je ne dirais pas que nous sommes déjà convenus à un accord. C’est une idée en discussion », a-t-il déclaré, exprimant l’espoir que les démarches mutuelles arméno-azerbaïdjanaises auront un effet positif sur la normalisation des relations entre les deux pays.

« Le processus principal, de toute façon, ce sont les négociations sur le traité de paix. Je pense que l’Azerbaïdjan devrait revenir à la table des négociations sous forme de réunions. Nous avons eu l’occasion de dire que la plupart du travail a été fait et maintenant nous devons nous rencontrer et nous mettre d’accord sur la formulation finale des questions essentielles », a conclu le ministre.

Bakou rejette la proposition d’Erevan

Le 14 décembre, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue turc Hakan Fidan, le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Ceyhun Bayramov, a déclaré que Bakou rejetait la proposition d’Erevan de retirer les troupes de la frontière avec l’Arménie. « Je ne suis pas d’accord avec le ministre des Affaires étrangères d’Arménie », a-t-il déclaré.

De plus, Bayramov a affirmé que l’armée azerbaïdjanaise se trouve actuellement sur ses propres territoires, niant ainsi les déclarations d’Erevan concernant l’occupation de territoires arméniens.

« La frontière arméno-azerbaïdjanaise n’est pas séparée, et c’est une question assez compliquée. Si les troupes se retiraient sans un accord total, qui pourrait garantir que l’une des parties ne reprendra pas des positions ? Aujourd’hui, l’armée azerbaïdjanaise protège logiquement les frontières de l’Azerbaïdjan. Les forces armées azerbaïdjanaise n’ont pas atteint ces frontières grâce à la bienveillance ou l’invitation de qui que ce soit, mais a libéré ses territoires après 30 ans d’effusion de sang. Aujourd’hui, nous nous trouvons à nos frontières », a déclaré Bayramov.

 

« Bakou ne fournit aucune justification valable pour rejeter la proposition de l’Arménie » estime Erevan

Erevan a, à son tour, répondu à Bayramov par l’intermédiaire d’Arsen Torossian, député du parti au pouvoir. Ce dernier a déclaré que Bakou ne présentait aucune justification valable pour rejeter la propisition arménienne.

Selon Torossian, l’Azerbaïdjan rejette cette propistion afin de renforcer ses positions dans les négociations, et que si l’objectif de Bakou êtait réellement la paix, il devrait accepter ces principes tout comme d’autres.

« C’est étrange quand ils disent qu’il n’y a pas de cartes, qu’il n’y a pas de démarcation ; en réalité tout est là, puisque selon la déclaration d’Almaty de 1991, les deux républiques sont devenues indépendantes avec leurs frontières administratives soviétiques, et cela existe bel et bien », a déclaré le député.