Le Premier ministre Nikol Pachinian, lors de l’interview qu’il a accordée à la télévision publique, diffusée le 22 novembre, a abordé, entre autres, des sujets particulièrement sensibles.
« Quand les Azerbaïdjanais font référence à l’Azerbaïdjan occidental, cela nous frustre, n’est-ce pas ? C’est aussi vrai pour les autres quand nous parlons de l’Arménie occidentale. Cela les agace également », a déclaré le Premier ministre.
« Maintenant, on dira encore : une nouvelle trahison, une grosse lâcheté. Aujourd’hui, je me trouve dans une situation avec une responsabilité où je suis obligé de parler à notre peuple et de montrer les liens et les chaînes de cause à effet. Si je ne le fais pas, cela signifie que je mène consciemment le pays à sa perte », a-t-il ajouté.
Inutile de préciser que cette comparaison faite par Pachinian a suscité une vague de colère.
En cas de signature d’un traité de paix, l’Arménie et l’Azerbaïdjan pourraient réciproquement abandonner les poursuites dans les tribunaux internationaux, selon le Premier ministre.
« Sur cette question mon approche est la suivante : si nous constatons que nous parvenons réellement à la paix en signant le traité – et je pense que c’est possible – nous pouvons abandonner nos poursuites contre eux, et eux ils doivent faire de même, concernant les événements antérieurs. Les poursuites seront ainsi réciproquement abandonnées, en espèrent qu’il n’y ait plus besoin d’y avoir recours à l’avenir », a déclaré Pachinian.
Quant aux observateurs européens, Nikol Pachinian a déclaré que répondant à la demande de Bakou, la partie arménienne est prête à accepter leur départ des zones déjà démarquées le long de la frontière arméno-azerbaïdjanaise, car selon lui « il n’est objectivement pas nécessaire d’avoir des observateurs sur la frontière qui est délimitée ». Il a affirmé qu’Erevan n’est pas contre cette demande azerbaïdjanaise, mais que l’Arménie a, à son tour, présenté une contre-demande. Toutefois, il n’a pas donné de détail sur ce point, pas plus qu’il n’a expliqué pourquoi l’Arménie doit discuter avec l’Azerbaïdjan de la question des observateurs de l’Union européenne pourtant stationnés sur son territoire souverain ?
Rappelons que depuis février 2023, lorsque des observateurs européens sont arrivés en Arménie, et déployés à Kapan, Goris, Jermuk, Eghegnadzor, Martuni et Idjevan avec pour seule mission d’observer les frontières arméno-azerbaïdjanaises et de promouvoir la stabilité dans les régions frontalières, l’Azerbaïdjan n’a eu cesse de les critiquer, il les a même accusé d’espionnage. Trop dérangeants, sans doute, pour la mise en œuvre de la suite de « ses idées ».
La durée de la mission d’environ 200 observateurs civils est de deux ans et elle se termine dans trois mois.
Enfin, Pachinian a déclaré que lors de la prochaine réunion des commissions de démarcation, il sera décidé dans quelle section Erevan et Bakou poursuivront les travaux de démarcation, en supposant que les discussions se poursuivront après la fin de la COP29. ■
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