Le 17 janvier, un « procès » fabriqué de toutes pièces a débuté au tribunal militaire de Bakou contre les représentants de l’ancien pouvoir politico-militaire de l’Artsakh, y compris les anciens présidents et l’ancien ministre d’État. Ils sont accusés de « terrorisme », de « crimes de guerre » et de « génocide ». Les médias azerbaïdjanais ont publié des photos de cette séance judiciaire grotesque, où les prisonniers arméniens apparaissent manifestement affaiblis.
Le même jour, à l’initiative d’un groupe d’organisations d’Artsakh et d’Arménie, un rassemblement s’est tenu à Erevan devant le bureau de l’ONU, exigeant la libération des prisonniers arméniens, la préservation du patrimoine historique et culturel arménien de l’Artsakh, la garantie du droit au retour de la population arménienne et l’éclaircissement du sort des disparus. Les manifestants ont remis une lettre de protestation aux responsables du Bureau de l’ONU.
Luis Moreno Ocampo, ancien procureur général de la Cour pénale internationale, commentant les procès-spectacles organisés par le régime du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, écrit sur son site officiel : « Le président azerbaïdjanais Aliev utilise la tactique stalinienne des procès-spectacles pour éliminer ses ennemis, qui sont utilisés pour réprimer les Arméniens du Haut-Karabakh et maintenir le pouvoir dictatorial en Azerbaïdjan. Ces procédures sont prédéterminées, les prisonniers arméniens sont déjà condamnés. Les fausses accusations masquent les crimes commis contre le peuple du Haut-Karabakh et les prisonniers arméniens. »
La BBC a évoqué les privations subies par Ruben Vardanian en prison et l’acte d’accusation de 422 volumes. Dans le communiqué publié par le média international, il est notamment mentionné : « Vardanian a subi des privations inhumaines en prison : il a été privé d’eau potable pendant plus de deux jours, de sommeil en gardant la lumière allumée pendant 24 heures, forcé à rester debout pendant de longues périodes, à dormir sur un matelas sale, interdit d’écrire et de lire, et privé également d’assistance médicale. Ces faits rappellent une fois de plus les violations flagrantes des droits de l’homme qui ont lieu sur le territoire azerbaïdjanais. »
L’ancien député de l’Assemblée nationale d’Arménie et défenseur des droits Aram Vardevanian écrit entre autres : « Ce “ procès ” n’est pas de la jurisprudence, c’est une moquerie des normes humanitaires minimales, mais la communauté internationale reste silencieuse. Il n’y a jamais eu de situation aussi inhumaine dans aucun autre pays membre du Conseil de l’Europe, mais celui-ci reste silencieux. Le silence de la communauté internationale est tragique, il est absurde que les intérêts de nos compatriotes ne soient en aucune façon défendus par les responsables actuels qui en ont la charge. »
Le 19 janvier, sur l’ordre de Sa Sainteté Karékine II, Catholicos de tous les Arméniens, des prières seront élevées à Dieu pendant la Divine Liturgie dans la Sainte Cathédrale d’Etchmiadzine et dans les églises diocésaines d’Arménie et de la diaspora pour les représentants de la direction politico-militaire de la République d’Artsakh, les militaires et les civils illégalement détenus par l’Azerbaïdjan et accusés de fausses charges à Bakou.
Prochaine audience le 21 janvier.
© 2022 Tous droits réservés