BAKOU – Un « procès public » des dirigeants de l’Artsakh : Bakou met en scène une mascarade judiciaire 

 

Les « avocats » commis d’office demandent une assignation à résidence pour des accusés privés de leur terre

Les autorités azerbaïdjanaises tentent de tromper la communauté internationale en mettant en scène un « procès public » truqué des anciens dirigeants de la République d’Artsakh.

La deuxième audience de cette « affaire » s’est tenue le 21 janvier. Pour donner une illusion de légitimité, les accusés se voient attribuer des avocats commis d’office et des interprètes. Toujours pour la forme, les avocats sont même autorisés à présenter des requêtes. Ainsi, les médias azerbaïdjanais rapportent que certains avocats ont demandé, lors de cette deuxième audience, de remplacer l’emprisonnement par une assignation à résidence, ce qui a suscité des objections de la partie civile et des « victimes ».

À ce sujet, cette « affaire concerne » 531 000 personnes désignées comme « victimes ». Il s’agit des « réfugiés », des Azerbaïdjanais des sept régions adjacentes à l’Artsakh, qui ont quitté l’Arménie et l’Artsakh à la suite du conflit initié par l’Azerbaïdjan.

Six procureurs soutiennent l’accusation au tribunal. Selon les mêmes sources, le tribunal annoncera sa décision concernant la mesure de détention le 27 janvier. Le procès de Ruben Vardanian se tiendra également ce jour-là.

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Chaque jour, nous observons avec stupéfaction l’inventivité des autorités azerbaïdjanaises, qui semble sans limites. Quel génie faut-il pour concevoir une telle manœuvre : « remplacer l’emprisonnement par une assignation à résidence ».

« Demander une assignation à résidence » pour des personnes qui ont été dépouillées non seulement de leur maison, de leurs biens et de tout ce qu’elles possédaient, mais aussi de leur patrie. Supposons que la justice azerbaïdjanaise, dans un élan de « bienveillance et d’humanité », accède à cette requête. Ensuite ? Où seront gardés les prisonniers arméniens en « assignation à résidence » ? Dans une chambre d’hôtel, une résidence d’été, ou pourront-ils retourner dans leurs appartements en Artsakh, ou peut-être seront-ils envoyés en Arménie ?

Ce n’est vraiment pas le moment de plaisanter, même si l’ingéniosité azerbaïdjanaise semble vouloir nous faire rire à gorge déployée.