Entre le 5 octobre et le 3 novembre 2023, un autre cimetière arménien de la ville de Chouchi a été profané et vandalisé. Il semblerait que des bulldozers aient déversé des monceaux de remblais au sommet du vieux cimetière de « Ghazanchetsots » situé au sud-est de la cathédrale du Saint Sauveur-de-Tous, mettant en danger les pierres tombales déjà détériorées.

L’emplacement de ce cimetière des 18e et 19e siècles est attesté par des cartes, des publications et des photographies récentes. Il avait déjà été gravement endommagé durant la période soviétique. Dans les années 1990 le cimetière comptait encore 45 pierres tombales. L’une d’entre elles rappelle le souvenir d’un certain Sdépan (Stéphane/ Etienne), un forgeron originaire du village de Ghazanchi au Nakhitchevan, décédé en 1758. Cet homme était l’un des nombreux migrants arméniens de ce village installés à Chouchi et dont le nom a été donné au quartier et à la célèbre cathédrale de la ville.

La pierre tombale de Sdépan renvoie à la destruction du cimetière de son village natal, le vieux cimetière de Ghazanchi/Shahkert. « Caucasus Heritage Watch » a documenté sa destruction dans le cadre de son enquête sur le récent anéantissement du patrimoine culturel arménien au Nakhitchevan (https://tinyurl.com/4s94jwhj).

Dans cette étude intitulée « Silent Erasure », a également été incluse la destruction du monastère arménien médiéval de Ghazanchi, la ville natale du forgeron. (https://tinyurl.com/28dfeznc).

C’est le sixième cimetière arménien touché depuis novembre 2020, après la destruction de Medz Tagher et de Sghnakh, les dommages causés au cimetière près de Vazgenachen/Hadjisamly et les dommages causés aux cimetières des portes nord et d’Erevan de Chouchi.

Si vous vous intéressez au travail de l’organisation « CHW », si vous appréciez son travail de veille du patrimoine du Haut-Karabakh à l’aide d’images satellite, n’hésitez pas à la soutenir. Sa campagne de financement participatif d’automne reste ouverte durant encore 18 jours (NDT) : 

https://crowdfunding.cornell.edu/project/39763/wall.

Traduction et adaptation : Sahak Sukiasyan