La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher
Après les propos du président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliev contre la France, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, annonce devant le Sénat qu’elle ne participera pas aux discussions de la COP29, qui se tient à Bakou.
Réagissant aux propos du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a annoncé qu’elle ne participera pas à la COP29 à Bakou. « Après échange et en accord avec le président de la République et le Premier ministre, je ne me rendrai pas à Bakou la semaine prochaine », a fait savoir la ministre lors de la séance de questions d’actualité du Sénat.
« Les leçons des crimes de la France dans ces prétendus territoires d’outre-mer ne seraient pas complètes sans mentionner les récentes violations des droits humains par le régime » a déclaré Ilham Aliev lors d’un discours devant la COP29, ce mercredi 13 novembre, visant l’histoire coloniale de la France dans les territoires d’outre-mer et notamment en Nouvelle-Calédonie. « Les propos tenus par le président Aliev à l’occasion de l’ouverture de la COP29 sont inacceptables », a estimé Agnès Pannier-Runacher. « Il est ironique que l’Azerbaïdjan, régime liberticide, donne des leçons en matière de droits de l’homme », a-t-elle ajouté.
L’Azerbaïdjan est accusée d’ingérences contre la France en Nouvelle-Calédonie. En marge des violences qui ont embrasé l’archipel au printemps dernier, le régime de Bakou a organisé un « Congrès des colonies françaises » auquel ont participé une délégation du FLNKS et des membres de la Cellule de coordination des actions de terrain, organisation indépendantiste kanak qui avait été qualifiée de « mafieuse » par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. « Le régime du président Macron a tué 13 personnes et blessé 169 personnes […] pendant les légitimes protestations du peuple kanak en Nouvelle-Calédonie », a encore lancé ce mercredi Ilham Aliev, qui a également ciblé le Parlement européen et le Conseil de l’Europe, « devenus les symboles de la corruption politique ».
« L’Azerbaïdjan instrumentalise la lutte contre le dérèglement climatique pour un agenda personnel indigne. Les attaques [du président Aliyev] constituent une violation flagrante du code de conduite de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Elles ne resteront pas sans réponse », a promis la ministre. Pour autant, son absence lors des négociations climatiques ne constitue pas un boycott stricto sensu de la COP. « Les équipes de négociation françaises ne ménageront pas leurs efforts avec mon appui à distance et en lien avec nos partenaires européens pour protéger la planète et nos populations. Nous continuerons à plaider pour le plus haut niveau d’ambition dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris, dont nous sommes les gardiens dix ans après son obtention », a-t-elle martelé.
L’organisation de la COP29, qui s’est ouverte ce lundi 11 novembre à Bakou, fait l’objet de vives critiques, eu égard notamment aux positions de ce pays sur l’exploitation pétrolière et gazière. Par ailleurs, les relations entre Paris et Bakou se sont foncièrement tendues depuis l’offensive azerbaïdjanaise de septembre 2023 contre les populations arméniennes du Haut-Karabakh, conduisant au déplacement de 120 000 personnes.
Alors que les appels au boycott se sont multipliés au sein de la classe politique ces derniers jours, à droite comme à gauche de l’échiquier politique, la France avait initialement fait le choix de participer aux discussions de la COP. Emmanuel Macron, néanmoins, n’avait pas prévu de s’y rendre, préférant s’y faire représenter par la ministre de la Transition écologique. Agnès Pannier-Runacher devait se rendre en Azerbaïdjan à partir du 20 novembre au soir, et y rester jusqu’à la fin des négociations, le 22 novembre.
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